France: le ministre de l'Intérieur, visé par une enquête, démissionne

Bruno Le Roux ministre français de l'Intérieur a annoncé sa démission. 

Bruno Le Roux ministre français de l'Intérieur a annoncé sa démission.  . DR

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Le Roux a annoncé, ce mardi soir 21 mars, sa démission après les révélations sur l'emploi de ses filles comme assistantes parlementaires à l'Assemblée nationale.

Le 21/03/2017 à 19h05

M. Le Roux a pris la parole depuis la préfecture de Seine-Saint-Denis en région parisienne pour annoncer sa démission.

Cette démission a été confirmée par l'Elysée qui a indiqué que le président français François Hollande a reçu en présence du Premier ministre, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur qui lui a présenté sa démission afin de fournir toutes les précisions utiles à l’établissement de la vérité, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet financier.

La présidence française a en outre fait savoir que sur proposition du Premier ministre, le chef de l'Etat français a mis fin aux fonctions de M. Bruno Le Roux et a nommé M. Matthias Fekl, actuel secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur nouveau ministre de l’Intérieur.

Le parquet national financier de Paris avait annoncé mardi avoir ouvert une enquête, après les révélations sur l'emploi des filles du ministre français de l'Intérieur Bruno Le Roux comme assistantes parlementaires à l'Assemblée nationale.

Cette enquête préliminaire sur les faits dénoncés a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a précisé le parquet dans un communiqué.

Bruno Le Roux, qui a été convoqué ce mardi par le Premier ministre Bernard Cazeneuve, avait recruté ses deux filles dès l'âge de 15 et 16 ans, lorsqu'il était député de Seine-Saint-Denis (région parisienne). Sur des périodes de vacances scolaires mais parfois en parallèle de cours en classe préparatoire ou d'un stage.

Après la révélation dans une émission de télévision de contrats à durée déterminée entre 2009 et 2016 au nom de ses deux filles, alors mineures, le ministre a reconnu qu'elles ont travaillé avec lui "sur des étés ou des périodes de vacances scolaires, mais jamais en permanence".

Si la pratique d'embauche de proches comme collaborateurs parlementaires est légale, c'est la véracité de ces emplois qui reste à prouver. La fille aînée de M. Le Roux a débuté ces missions dès l'âge de 15 ans à la fin de son année de seconde et la cadette à 16 ans.

L'autre problème qui se pose est que l'aînée effectuait entre juin et septembre 2013 un stage en entreprise à Bruxelles et était en même temps embauchée par l'Assemblée nationale et qu'en mai 2015, sa soeur cadette était, elle, scolarisée en classe préparatoire aux grandes écoles et ne disposait que de deux semaines de vacances, ce qui ne lui permettait pas d'accomplir des tâches de travail parlementaire.

Entre 2009 et 2016, les deux filles de Bruno Le Roux, aujourd'hui âgées de 20 et 23 ans, auraient touché 55.000 euros.

Le 21/03/2017 à 19h05