La journée a mal commencé pour le camp présidentiel avec la défaite en Guadeloupe de la secrétaire d'Etat à la Mer Justine Benin, battue dans la 2ème circonscription, avec 41,35 % des voix derrière Christian Baptiste (DVG), soutenu par la Nupes, élu avec 58,65 %.
Conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron, Justine Benin devra, à peine nommée, quitter le gouvernement.
D'autres ministres sont sous la menace du même sort, alors qu'ils sont quinze, en comptant la Première ministre Elisabeth Borne, sur la ligne de départ.
C'est le cas notamment pour Amélie de Montchalin (Transition écologique), en grand danger dans l'Essonne, comme pour le patron d'En Marche et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini ou encore pour le ministre délégué à l'Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.
Plus de 48 millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 19 juin 2022. Les bureaux de vote fermeront à 18H00 et 20H00 dans les grandes villes. Les premières estimations sont attendues à 20H00.
Ce second tour vient clore une longue séquence électorale, ouverte le 10 avril par le premier tour de la présidentielle, qui avait vu la large réélection d'Emmanuel Macron devant Marine Le Pen.
Mais la partie s'annonce plus incertaine aux législatives après la percée surprise de l'alliance des partis de gauche Nupes et de l'extrême droite.
Au premier tour, la majorité sortante, qui se présente sous l'étiquette Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons), est arrivée au coude à coude autour de 26% des voix avec l'alliance de gauche (LFI, PS, EELV et PCF). Le RN de Marine Le Pen a totalisé 18,7%, soit 5,5 points de plus qu'en 2017, devant Les Républicains et ses alliés de l'UDI, tombés à 11,3%.
Les incertitudes pour ce second tour sont nombreuses: quel score pour la gauche? Si la coalition présidentielle l'emporte, sa majorité sera-t-elle absolue -il faut 289 députés sur 577- ou relative, comme ne l'excluent pas les sondages?
«Réserves de voix»Alors que plus d'un électeur sur deux (52,5%) s'est abstenu pour le premier tour, la mobilisation est un enjeu déterminant en ce week-end de grandes chaleurs. Aux législatives de 2017, l'abstention avait atteint 51,3% au premier tour et 57,4% au deuxième, un record depuis 1958.
Le ministère de l'Intérieur doit donner à midi les premiers chiffres du taux de participation.
«La Nupes parviendra-t-elle à mobiliser les plus jeunes qui ne sont pas allés voter au premier tour?» Pour la majorité sortante «y a-t-il des réserves dans un électorat légitimiste qui n'aurait pas été voter en pensant que la victoire d'Emmanuel Macron était acquise?», s'interrogeait en fin de semaine le président de l'institut Elabe Bernard Sananès.
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Les électeurs diront en outre si Les Républicains, qui se sont effondrés à la présidentielle, sont encore en capacité de peser à l'Assemblée, même si certains les voient en position charnière dans le cas d'une majorité relative du camp présidentiel qui devrait alors faire appel à la droite pour voter ses textes.
Enfin le scrutin dira si le Rassemblement national obtient un groupe, soit au moins 15 députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole.
Le parti d'extrême-droite n'y est parvenu qu'une fois dans son histoire, de 1986 à 1988, du temps du Front national, grâce à la proportionnelle.
Quoi qu'il en soit, un remaniement est attendu à l'issue du scrutin, ne serait-ce que pour les postes de secrétaires d'Etat, qui ne sont pas encore pourvus.