Au 31 décembre 2018, le ministère de l'Intérieur recensait 3.231.823 étrangers sur le territoire, correspondant au nombre de titres de séjour valides à cette date.
L'an dernier, 123.625 personnes ont demandé l'asile en France, en hausse de 22,7% par rapport à l'année précédente et en constant progrès depuis 2015, selon les données de l'Ofpra, organe chargé d'instruire ces dossiers.
Les Afghans, qui sont 10.370 à avoir déposé un dossier en 2018, sont les premiers demandeurs devant les Albanais et les Géorgiens.
Le taux d'admission au statut de réfugié est de 26,6%, légèrement en baisse (27,2% en 2017).
Au cours des huit premiers mois de 2019, la demande "augmente encore de 7%", souligne Matignon dans un document qui doit être transmis vendredi aux parlementaire et consulté par l'AFP.
Lire aussi : France: très controversé, le fichier des mineurs étrangers validé par le Conseil constitutionnel
Fin 2018, on recensait 278.765 personnes "sous protection" de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Parmi elles, 225.544 disposaient du statut de réfugié, 51.728 bénéficiaient de la "protection subsidiaire"- qui ouvre le droit à une carte de séjour d'un an renouvelable- et 1.493 étaient reconnues apatrides.
Au total, 46.838 protections ont été délivrées en 2018.
Quelque 30% des demandeurs d'asile présents en France en 2018 avaient déjà déposé une demande d'asile dans un autre Etat membre de l'UE, selon Matignon. Ils dépendaient ainsi du Règlement de Dublin, qui confie l'accueil d'un migrant à son pays d'entrée en Europe.
La demande d'asile provenant de l'Albanie et la Géorgie, pays dits "sûrs" dont les ressortissants figurent respectivement aux deuxième et troisième rangs des demandeurs, constitue une "anomalie", juge le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
9.683 Albanais ont demandé en 2018 la protection en France, contre 7.005 Géorgiens. Pour ces derniers, le nombre a représenté une croissance de 256% en un an. Alors même que le taux d'acceptation de leurs dossiers est très faible: 8,4% pour les Albanais, 4,6% pour les Géorgiens.
Entre janvier et août 2019, la dynamique s'est poursuivie et la demande géorgienne a augmenté de 61% par rapport à la même période en 2018, passant en 2e position derrière celle émanant d'Afghans (-9%). L'Albanie est troisième (+23%).
Lire aussi : Près de 14.000 mineurs marocains vivent dans l’errance en Espagne
Parmi les motifs de l'immigration, la raison familiale est de loin privilégiée pour les attributions de titres de séjour, avec 90.074 personnes concernées. Les étudiants étrangers ont représenté 83.082 personnes en 2018, les immigrés pour cause "humanitaire" 33.981 et les migrants économiques 33.502.
L'an dernier, 5.565 personnes ont bénéficié du programme de "réinstallation", dans le cadre d'un partenariat avec le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, qui sélectionne par exemple les survivants à la torture.
En 2017, le président Emmanuel Macron avait pris l'engagement d'accueillir 10.000 personnes "réinstallées" d'ici fin 2019. "Nous en sommes à environ 8.600", affirme le ministère de l'Intérieur à l'AFP.
En 2018, 19.957 personnes ont fait l'objet d'"éloignements", selon Beauvau, soit des procédures d'expulsion. 4.775 autres ont bénéficié de "départs volontaires aidés" dans le cadre d'une procédure leur permettant de toucher une somme d'argent contre un retour dans leur pays.