Avant elle, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, était montée au créneau au risque de contredire le Premier ministre, Manuel Valls.
Aujourd'hui, Audrey Azoulay dévoile sa position sur la polémique suscitée par le burkini. Cette démarche a de fortes chances de ressembler à celle des opposants aux arrêtés d'interdiction.
Et son argumentaire ne manque pas de pertinence : "Je trouve que c'est une polémique à laquelle on a donné énormément de place, politiquement, médiatiquement, et on n'est pas forcément obligé de tomber dans tous les pièges qu'on nous tend. Cette polémique fait exactement le jeu de ceux qui attaquent la France".
Audrey Azoulay précise son approche qui éloigne tout soupçon de sympathie avec les promoteurs du burkini : "Cette tenue ne correspond pas à mes valeurs (...) mais je crois que cette politique qui serait de faire soit une loi, soit des arrêtés systématiques, serait en réalité dommageable, stigmatisante".
Et d'insister sur ce qui est indispensable à faire pour éviter de tomber dans le piège des radicaux : "On mélange tout dans cette polémique. Ce n'est pas souhaitable pour les femmes, mais il faut de la pédagogie, de l'explication, et non de l'interdiction systématique. Sinon, ce ne serait pas compris, ce serait clivant, et cela peut être très stigmatisant pour une partie des Françaises".
En prenant cette position et en l'expliquant, Audrey Azoulay semble faire écho à la dernière prise de position de François Hollande qui, au risque de désavouer son Premier ministre, s’est dit contre " toutes législation de circonstance, aussi inapplicable qu'inconstitutionnelle".