Ces exercices auxquels ont assisté le président philippin Ferdinand Marcos et le ministre australien de la Défense Richard Marles se sont tenus à 240 kilomètres à l’est du récif de Scarborough, un récif en forme d’atoll contrôlé depuis plus d’une décennie par Pékin, dans l’une des zones de pêche les plus riches de la région.
«Considérant qu’il y a eu tant d’événements qui témoignent de la volatilité de la région, ce genre d’exercice, ce genre de coopération stratégique étroite entre des pays de la région est extrêmement important», a déclaré Ferdinand Marcos aux journalistes. «C’est un aspect important de la façon dont nous nous préparons à toute éventualité», a-t-il ajouté.
La Chine et Taïwan revendiquent tous deux la souveraineté de la quasi-totalité de cette mer, tandis que les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Brunei s’en disputent des parties. Le récif de Scarborough, exploité par des générations de pêcheurs philippins jusqu’à ce que Pékin en prenne le contrôle en 2012, se trouve à 230 kilomètres de Luçon, l’île principale des Philippines.
Tensions avec la Chine
La Chine a toujours fait fi d’une décision de la Cour permanente d’arbitrage (CPA), basée à La Haye (Pays-Bas), qui en 2016 avait estimé que Pékin n’avait aucun «droit historique» sur cette mer stratégique. Elle y déploie ses garde-côtes et des centaines de vaisseaux autour des récifs, revendiquant la quasi-totalité de la voie navigable par laquelle transitent chaque année des milliers de milliards de dollars d’échanges commerciaux.
Les exercices australo-philippins de vendredi sont les premiers de cette ampleur entre les deux pays associant exercices aériens, maritimes et terrestres et simulant la reprise d’une île contrôlée par un ennemi. Environ 1.200 militaires australiens et 560 marines philippins ont simulé un débarquement amphibie, assistés de deux avions de combat F-35 australiens et de deux navires de guerre de Canberra.
Ces exercices interviennent trois semaines après que des garde-côtes chinois eurent fait usage de canons à eau pour bloquer des bateaux philippins qui devaient ravitailler une petite garnison sur un autre récif disputé, Second Thomas, le 5 août.
Mardi dernier, une nouvelle mission a finalement pu ravitailler la garnison, les garde-côtes chinois affirmant autoriser par «humanisme» la livraison de nourriture et produits de première nécessité uniquement, aux militaires installés sur le BRP Sierra Madre, un navire datant de la Deuxième guerre mondiale que les Philippines ont fait échouer en 1999 sur le récif de Second Thomas.