Les présidents du Liberia, du Sénégal, de Mauritanie, de Guinée-Bissau et du Gabon ont été invités à cette rencontre centrée officiellement sur des questions commerciales, d’investissement et de sécurité, selon des responsables interrogés par l’AFP.
Au moment d’ouvrir ce déjeuner de travail, Donald Trump a cependant donné le ton d’emblée quant à la raison principale de ces invitations, qualifiant devant la presse les cinq pays d’endroits «dynamiques avec des terres de très grande valeur, de super minerais, des grandes réserves de pétrole, et des gens merveilleux».
«Il y a un grand potentiel économique en Afrique, comme peu d’autres endroits, à bien des égards», a-t-il déclaré, disant vouloir accroître l’implication des États-Unis sur le continent.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump prône une diplomatie fondée sur des principes transactionnels et a mis la question des minerais au centre des négociations avec de nombreux États étrangers, notamment l’Ukraine ou dans le cadre de l’accord de paix entre le Rwanda et la RDC.
Les cinq présidents africains invités dirigent ainsi des pays riches en ressources minières, notamment en or et en terres rares, des composants critiques pour l’économie mondiale, en particulier pour la fabrication d’appareils électroniques ou de véhicules électriques.
Or, pétrole, manganèse
Lors d’un tour de table préliminaire, plusieurs dirigeants ont vanté à la fois leurs pays respectifs et Donald Trump.
«Nous avons des minerais, des terres rares, des minerais rares. Nous avons du manganèse, nous avons de l’uranium, et nous avons de bonnes raisons de penser que nous avons du lithium et d’autres minerais», a déclaré le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a lui «tenu à rassurer tous les investisseurs américains sur la stabilité politique» de son pays et sur «son environnement réglementaire favorable», avant de souligner ses riches ressources en pétrole et gaz naturel.
Encensant les qualités de golfeur du président américain, il lui a également suggéré d’investir dans la création d’un club au Sénégal.
«Le Gabon est un pays riche», a déclaré de son côté le président Brice Clotaire Oligui Nguema, avant d’ajouter: «Nous avons plus de deux millions d’habitants et une grande diversité de matériaux bruts, des réserves de pétrole et de gaz, et nous voudrions que ces ressources soient exploitées.»
Selon l’Institut géologique américain (USGS), le Gabon était en 2023 le deuxième plus gros producteur mondial de manganèse, un minerai essentiel à la fabrication de batteries, derrière l’Afrique du Sud.
«Surpasser» Chine et Russie
En parallèle de ces discussions commerciales, rapporte le Wall Street Journal, Washington a tenté de convaincre les cinq chefs d’État d’accueillir chez eux des personnes faisant l’objet d’un ordre d’expulsion des États-Unis, mais que leur pays d’origine refusait jusqu’alors de reprendre. Le Soudan du Sud a déjà accepté une telle demande et a accueilli, début juillet, huit migrants irréguliers renvoyés par Washington.
Fin juin, des entreprises américaines s’étaient engagées à investir dans plusieurs projets d’infrastructures en Afrique, lors d’un sommet en Angola qui avait servi à Washington pour défendre l’approche par investissements privés plutôt que par aide internationale.
La rencontre intervient ainsi quelques jours après le démantèlement officiel de l’USAID, l’agence de développement international qui soutenait de nombreux pays africains, et au moment où l’administration Trump a décidé de réduire drastiquement sa contribution à l’aide internationale.
Interrogée par l’AFP mardi, la porte-parole du président libérien, Kula Fofana, avait fait savoir que Joseph Boakai avait accepté l’invitation à Washington dans l’optique que son pays ne soit plus «seulement un récipiendaire» d’aide.












