États-Unis: Trump réclame le classement de poursuites le visant au nom de l’immunité présidentielle

L'ancien président des États-Unis et candidat à l'élection de 2024, Donald Trump, à l'aéroport national Ronald Reagan Washington à Arlington, en Virginie, le 3 août 2023, après sa comparution devant le tribunal.

L’ancien président américain Donald Trump a demandé que les poursuites le visant en lien avec l’élection de 2020 soient abandonnées, invoquant «l’immunité présidentielle». Si cet argument a peu de chances d’aboutir, il pourrait toutefois retarder le début du procès

Le 06/10/2023 à 07h07

L’ancien président américain Donald Trump a réclamé jeudi auprès de la justice que les poursuites le visant à Washington en lien avec l’élection de 2020 soient classées sans suite, arguant ne pouvoir être inculpé pour les actions entreprises alors qu’il était à la Maison Blanche.

M. Trump, favori des républicains pour la présidentielle de 2024, doit être jugé à partir de mars prochain dans la capitale. Il est accusé d’avoir manoeuvré pour tenter d’inverser le résultat de l’élection de 2020, qu’il a perdue face à Joe Biden.

Ses avocats ont adressé une requête d’une cinquantaine de pages à la juge fédérale Tanya Chutkan, qui présidera les débats. «Le tribunal devrait définitivement classer l’inculpation sans suite, en raison de l’immunité présidentielle», ont-ils écrit.

Cet argument a peu de chances d’aboutir selon des experts, mais il pourrait retarder le début du procès s’il se retrouve à devoir être tranché par la Cour suprême.

Une «immunité absolue»

Des tentatives similaires par M. Trump dans d’autres dossiers ont été rejetées par des magistrats, mais le temple du droit américain n’a jamais directement dit si un ancien chef de l’Etat bénéficiait d’une immunité contre des poursuites pénales. Donald Trump est le premier ex-président des Etats-Unis à être inculpé au pénal.

Citant une affaire impliquant l’ex-président Richard Nixon et qui avait été examinée par la Cour suprême, ses avocats ont affirmé que le droit garantissait une «immunité absolue» au président «pour les actes s’inscrivant dans le “périmètre extérieur” de ses responsabilités officielles».

«L’actuelle administration a inculpé le président Trump pour des actes qui ne s’inscrivent pas seulement dans le cadre du “périmètre extérieur”, mais aussi au coeur de ses responsabilités officielles en tant que président», ont-ils dit. Car en tant que chef de l’exécutif, ont-ils soutenu, M. Trump avait la responsabilité de «garantir l’intégrité des élections» et était en droit de contester le résultat du scrutin de 2020.

Le calendrier judiciaire s’annonce chargé pour le milliardaire républicain, qui veut reconquérir la Maison Blanche en 2024. Il est également poursuivi par la justice de l’Etat de New York dans une affaire de fraudes comptables présumées liées à des paiements pour acheter le silence d’une actrice de films X, et en Géorgie en lien avec l’élection de 2020.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/10/2023 à 07h07