États-Unis: de retour en campagne, Biden défend sa candidature malgré les critiques

Le président américain Joe Biden s'exprime lors d'un événement de campagne à la Renaissance High School à Detroit, dans le Michigan, le 12 juillet 2024.

Reprenant sa campagne électorale par un déplacement à Detroit, dans l’État du Michigan, un Joe Biden galvanisé a balayé une nouvelle fois les spéculations sur son retrait de la course à la Maison Blanche, réclamé par près d’une vingtaine de parlementaires du parti démocrate.

Le 13/07/2024 à 07h29

Un Joe Biden galvanisé a balayé une nouvelle fois les spéculations sur son retrait de la course à la Maison Blanche, en campagne électorale vendredi dans le Michigan. Assailli par des parlementaires qui lui demandent de se retirer et les vives critiques sur son état physique et mental, Joe Biden a assuré qu’il sera bien candidat.

«Il y a eu beaucoup de spéculations dernièrement. Que va faire Joe Biden? Est-ce qu’il va rester dans la course? (...) Voici ma réponse: je suis candidat et nous allons gagner», a-t-il lancé à ses partisans à Detroit, grande ville du Michigan.

«Je vous promets que je vais bien», avait ajouté plus tôt le démocrate de 81 ans dans un restaurant de Northville, dans la banlieue de Detroit, répondant aux critiques sur ses capacités à mener le pays. Pour battre Donald Trump en novembre, il lui faudra absolument remporter le Michigan, un État industriel de la région des Grands Lacs. Joe Biden a attaqué son rival, le présentant comme «une menace pour la nation».

Il a dénoncé le «Projet 2025», un vaste programme de gouvernement portant l’empreinte de la droite radicale, et avec lequel l’ancien président cherche à prendre ses distances, bien qu’il ait été rédigé par de proches alliés. «Les Américains veulent un président pas un dictateur», a-t-il déclaré, faisant référence à la déclaration de Donald Trump, affirmant qu’il serait un dictateur «pour un jour».

Le président américain «comprend qu’il y a encore de l’anxiété (au Congrès). C’est pourquoi il est concentré sur une seule tâche: montrer qu’il est le mieux placé pour affronter Donald Trump en novembre et le battre», a assuré un porte-parole de campagne, Michael Tyler, vendredi.

«Je vais rester en mouvement», a promis jeudi le démocrate de 81 ans, lors d’une conférence de presse présentée comme cruciale pour son destin politique, très incertain depuis un calamiteux débat le 27 juin face au milliardaire républicain de 78 ans. Les partisans du président se sont réjouis de sa connaissance des dossiers, internationaux notamment.

Demandes de retrait

Dans l’autre camp, on a pointé son élocution hasardeuse et deux lapsus monumentaux. Lors d’un événement ayant précédé la conférence de presse, le président américain a annoncé le «président Poutine» alors qu’il voulait accueillir le chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky. Il s’est aussitôt repris. Ensuite, devant les journalistes, il a mentionné «le vice-président Trump», au lieu de sa vice- présidente Kamala Harris.

La lente saignée au sein du parti démocrate se poursuit, sans pour l’instant tourner à l’hémorragie. Communiqué après communiqué, ce sont maintenant près d’une vingtaine de parlementaires qui ont demandé à Joe Biden de se retirer de la course à la Maison Blanche.

Le président a-t-il gagné jeudi assez de temps pour véritablement se relancer ou n’a-t-il fait que repousser un retrait inéluctable? La réponse sera en partie financière: un brusque assèchement des levées de fonds serait difficile à surmonter pour Joe Biden.

Selon le New York Times, d’importants contributeurs ont suspendu des promesses de dons faites à l’une des plus grosses structures de financement de la campagne de Joe Biden. Ce sont 90 millions de dollars qui se retrouveraient ainsi gelés.

Les yeux sont désormais rivés sur deux grandes figures du parti: l’ancienne cheffe de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et l’ex-président Barack Obama. La première, politicienne d’une habileté redoutable, a demandé avec insistance cette semaine à Joe Biden de «prendre une décision», feignant d’ignorer sa détermination à rester en course. Le second, que l’on a vu faire campagne avec son ancien vice-président, est pour l’instant muet.

Par Le360 (avec AFP)
Le 13/07/2024 à 07h29