États-Unis: avec la victoire de Trump, la Silicon Valley de droite débarque à Washington

David Sacks, conseiller en IA et cryptomonnaies du président américain Donald Trump, à ses côtés dans le bureau ovale, à la Maison Blanche, Washington DC, le 23 janvier 2025. AFP or licensors

Elon Musk est loin d’être la seule personnalité de la tech à figurer dans l’entourage proche de Donald Trump. Plusieurs grands noms de la Silicon Valley exercent également une influence importante dans la politique du président américain.

Le 27/01/2025 à 07h12

Dès la première semaine après son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a placé la technologie au premier plan, en faisant figurer des magnats du secteur en bonne place lors de son investiture et en annonçant des investissements conséquents dans les infrastructures en intelligence artificielle (IA).

Au-delà des noms connus comme Elon Musk (Tesla, SpaceX, X), Mark Zuckerberg (Meta) et Jeff Bezos (Amazon), voici plusieurs personnalités de la tech qui exercent également une influence importante sur le républicain.

David Sacks

David Sacks, le conseiller en IA et cryptomonnaies de Donald Trump, est un investisseur et un défenseur des cryptos. Il était aux côtés du président jeudi lors de la signature d’un décret visant à déréglementer ce secteur entaché de scandales.

Comme Elon Musk, il est né en Afrique du Sud et appartient à la «mafia PayPal» -du nom de la société de paiements en ligne dont il a été l’un des premiers dirigeants-, un groupe de pionniers de l’Internet qui sont devenus des acteurs importants de la Silicon Valley.

Il co-anime le podcast All-In, très populaire parmi les leaders conservateurs du milieu des technologies, et a participé pendant la campagne à l’organisation d’une collecte de fonds pour Trump. Fervent défenseur de la déréglementation, il a aussi assisté à l’annulation par Trump d’un décret de l’administration de son prédécesseur, Joe Biden, qui fixait certains garde-fous aux technologies de l’IA.

Peter Thiel

Figure libertarienne de la Silicon Valley depuis trois décennies, Peter Thiel a permis à David Sacks de faire ses débuts chez PayPal, dont il a aussi congédié le cofondateur, Elon Musk. Il a également été l’un des premiers investisseurs de Facebook et le mentor de son fondateur, Mark Zuckerberg.

L’investisseur d’origine allemande, qui a passé une partie de sa jeunesse en Afrique australe, a d’abord affiché ses positions de droite à l’université de Stanford. Il s’oppose ainsi depuis longtemps à ce qu’il considère comme des excès libéraux dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la réglementation gouvernementale.

Si son implication dans la dernière campagne de Donald Trump a été moindre qu’en 2016, pour le premier mandat du républicain, l’influence de Thiel persiste à travers son protégé, le vice-président J.D. Vance, qu’il a présenté à Trump. Elle s’exerce également par le biais de ses investissements dans les entreprises de défense Palantir et Anduril, qui devraient gagner du territoire au Pentagone.

Marc Andreessen

Né et élevé dans le Midwest américain, Marc Andreessen s’est fait connaître en tant que cofondateur de la société de services informatiques Netscape dans les années 1990, avant de devenir, sur le tard, un fervent soutien de Trump.

Bien qu’il ait auparavant soutenu les démocrates, l’investisseur a fait part de sa frustration croissante au sujet des réglementations strictes de l’administration Biden en matière de cryptomonnaies, contre lesquelles il s’est évertué à lutter.

Sa société de capital-risque, Andreessen Horowitz, a soutenu de grandes entreprises technologiques telles que Twitter (aujourd’hui X), AirBnb et Coinbase. Il est aussi l’un des membres les plus anciens du conseil d’administration de Meta.

Marc Andreessen, comme ses pairs, est un «accélérationniste» convaincu: il fait partie d’un mouvement de la Silicon Valley qui estime que toute restriction au développement technologique, même motivée par des risques potentiels pour la société, est préjudiciable au progrès de l’humanité.

Palmer Luckey

Prodige scolarisé à domicile, Palmer Luckey n’avait que 21 ans lorsqu’il a vendu sa société de réalité virtuelle Oculus à Facebook pour 2 milliards de dollars en 2014. Mais son soutien affiché à Trump l’a rendu indésirable aux yeux du géant des réseaux sociaux, qu’il a quitté en 2017.

Son entreprise actuelle, Anduril Industries, s’est imposée comme un acteur majeur de la technologie militaire, développant des systèmes alimentés par l’IA, notamment des tours de surveillance autonomes et des intercepteurs de drones.

Le groupe, dont Peter Thiel est l’un des principaux bailleurs de fonds, a rapidement élargi ses contrats de défense, et ses technologies ont été utilisées pour diverses applications militaires, de la sécurité des frontières aux opérations sur le champ de bataille en Ukraine.

Par Le360 (avec AFP)
Le 27/01/2025 à 07h12