Elections aux Pays-Bas: Jetten revendique la victoire, que va-t-il se passer maintenant?

Le chef du PVV (Parti pour la liberté), Geert Wilders, s'adresse aux journalistes devant la salle du groupe parlementaire du PVV à la Chambre basse, le lendemain des élections législatives néerlandaises, à La Haye, le 30 octobre 2025. Le Parti pour la liberté (PVV), formation d'extrême droite néerlandaise, est au coude à coude avec le parti centriste pro-européen Démocrates 66 (D66) dans une élection très serrée, selon une estimation du 30 octobre 2025, alors que plus de 90 % des votes avaient été dépouillés. (Photo : Simon Wohlfahrt / AFP). AFP or licensors

Le leader centriste Rob Jetten a revendiqué la victoire aux élections législatives aux Pays-Bas, l’agence de presse ANP ayant indiqué que l’extrême droite ne pourra plus combler son retard.

Le 01/11/2025 à 07h43

Que va-t-il se passer maintenant aux Pays-Bas, chahutés par des mois de chaos politique orchestré par le leader d’extrême droite Geert Wilders?

En résumé: des mois de discussions pendant lesquels les chefs de parti vont tenter de former une coalition viable et de négocier un programme gouvernemental acceptable pour tous.

Le dépouillement est-il terminé?

Il ne reste plus que les votes par correspondance des expatriés néerlandais à dépouiller.

Ce décompte est en cours, mais les résultats ne seront pas annoncés avant lundi soir au plus tôt.

Traditionnellement, les expatriés néerlandais ont tendance à voter pour des partis plutôt du centre ou de la gauche.

À ce stade, Rob Jetten détient une avance de 14.081 voix sur Geert Wilders.

Le résultat officiel sera annoncé vendredi 7 novembre par le Conseil électoral.

Comment se déroulent les négociations ?

Le chiffre magique est 76. C’est le nombre de sièges nécessaires à une coalition pour avoir une majorité au Parlement, qui compte 150 députés.

Dès la proclamation des résultats définitifs, les calculs seront faits pour déterminer quelle combinaison des nombreux partis en poux permettra d’atteindre ce nombre.

Selon une estimation de l’agence de presse ANP, le D66 et le PVV obtiendraient chacun 26 sièges.

Si M. Jetten arrive effectivement en tête, il aura la priorité pour ancienne une coalition, «un processus complexe et passionnant», comme le décrit le site web du Parlement.

Dans un premier temps, les partis politiques désignent un «éclaireur» qui se renseigne pour déterminer quels partis sont disposés à s’allier.

Ensuite, le Parlement nomme un «informateur» chargé d’évaluer les contours possibles d’un accord de coalition. Jusqu’à 2012, cette personne était nommée par le roi.

Lorsqu’un groupe se dessine pour travailler ensemble, un «formateur», presque toujours le leader du parti arrive en tête, entre en scène pour constituer un gouvernement.

Un accord de coalition est ensuite signé et le nouveau gouvernement présente son programme au Parlement, suivi d’un vote de confiance.

Combien de temps cela prend-il?

Une éternité. Les partis rivalisent pour faire figurer un maximum de points de leur programme dans l’accord de coalition, et ce, avant même la course aux postes ministériels.

Le dernier gouvernement du Premier ministre démissionnaire Dick Schoof a mis 223 jours à se former.

Tous les partis ont cependant déclaré vouloir que le processus soit bouclé au plus vite cette fois.

«On imagine facilement que parvenir à un compromis entre quatre partis aux différentes idéologies sera extrêmement difficile», observe Sarah de Lange, professeure de sciences politiques à l’université de Leyde.

«Il est donc fort probable que la formation d’une coalition prenne beaucoup de temps, entre six mois et un an, par exemple», ajoute-t-elle, publiée par l’AFP.

Dick Schoof a d’ailleurs déclaré qu’il s’attendait à toujours être Premier ministre à Noël.

M. Jetten lui-même a admis que ce serait «compliqué», mais qu’il n’y avait pas de temps à perdre car «les Néerlandais nous demandent de nous mettre au travail».

Quelles sont les possibilités?

Avec la quasi-totalité des votes dépouillés, une coalition quadripartite composée du D66 (26 sièges), du VVD libéral (22), de l’alliance de gauche Verts/Travaillistes (20) et du CDA de centre droit (18) pourrait former un gouvernement.

D’autres parties plus petits pourraient jouer un rôle crucial, comme le JA21 d’extrême droite (9).

Il y a aussi la possibilité d’un gouvernement minoritaire, mais cette option n’est pas privilégiée.

Qui aux commandes d’ici là?

Jusqu’à l’investiture officielle d’un nouveau gouvernement, le gouvernement démissionnaire de M. Schoof gère les affaires courantes.

Généralement, la transition se déroule sans encombre. Le pays en a l’habitude, car jamais dans l’histoire des Pays-Bas un parti n’a obtenu plus de 50% des voix.

«Le gouvernement démissionnaire dispose de pouvoirs assez étendus pour gouverner les Pays-Bas, notamment celui de voter un budget et de modifier la législation», explique Mme De Lange.

«Les Pays-Bas ne sont donc pas totalement paralysés jusqu’à la formation d’une nouvelle coalition après ces élections», note-t-elle.

Par Le360 (avec AFP)
Le 01/11/2025 à 07h43