D’abord, le constat d’un psychanalyste: «Les Français ne s’aiment pas». Il explique que depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, jeune prodige lancé dans la politique sans passer par les chemins traditionnels, certains citoyens ne l’admettent pas. Sans raison. Sans justificatif.
Avec sa seconde réélection, le rejet a été violent et permanent.
Face à cette adversité, Macron s’est consacré énormément à ce qui se passe à l’étranger. L’Ukraine, puis La Palestine.
Ce matin, alors que son Premier ministre vient de composer un nouveau gouvernement –lequel sera censuré, quoi qu’il fasse–, il s’est envolé pour le Caire afin d’assister à la signature de l’accord entérinant la fin de la guerre à Gaza.
Voici ce qu’écrit le journaliste Vincent Hervouët, spécialiste des relations internationales, dans le JDNews du dimanche 5 octobre 2025:
«Parfois la France fait honte. Et même de plus en plus souvent. Quand elle abandonne Boualem Sansal aux oubliettes. Quand les putschistes la chassent du Sahel et entraînent derrière eux l’Afrique francophone. Quand elle est la dernière en Europe pour le niveau des écoliers en maths et qu’ils ne valent pas mieux en histoire puisque la moitié des élèves de seconde ignorent quand a commencé la Révolution française. Quand son président arrive à la Maison Blanche dans une voiture sans cocarde mais avec la bannière étoilée, est accueilli par un sous-fifre (…)»
C’était avant la démission surprise de Sébastien Lecornu.
C’est la crise la plus importante de la 5ème République depuis 1958. Situation inextricable, chaotique, sans issue et surtout avec l’extrême droite qui se réjouit, réclamant une nouvelle dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections législatives qui la donneraient majoritaire. Et voilà que Macron devra cohabiter avec un Premier ministre du Rassemblement national. Quant à Marine Le Pen, ses ennuis judiciaires l’empêchent de se présenter.
Il n’y a rien de réjouissant à voir la France gouvernée par un parti qui avait fait du temps du père Le Pen du racisme son obsession, et de la haine des immigrés et de l’islam, sa politique. Marine a changé le discours et a en particulier évité l’antisémitisme. Mais si elle a soigné sa vitrine, elle n’a pas pu changer les mentalités des millions de Français qui votent pour son parti.
En Italie, Meloni, issue de l’extrême droite et même du MSI, parti nostalgique du fascisme, parvient à composer un gouvernement qui fonctionne plutôt bien. Rien à voir avec le cas français.
Parce que Macron avait manqué de jugement en décidant en juin 2023 la dissolution, la France se trouve aujourd’hui dans une situation de chaos et de blocage. Avant, il y avait deux clans qui s’affrontaient: la gauche puis la droite. Aujourd’hui, Macron a mis fin à cette dichotomie. Il n’y a plus de parti majoritaire.
Et la politique n’intéresse plus les élites. Ce sont surtout des individus moyens ou même médiocres qui acceptent de se lancer dans le cirque politique, lequel est présent de manière continue dans les médias.
Il a renommé Sébastien Lecornu, Premier ministre. Cet homme a accepté sa mission par «devoir».
Chacun pour soi. Pas moyen de mettre un peu d’eau dans leur vin. Pas possible de constituer une majorité basée sur la volonté de sortir le pays de la crise qui commence à avoir des effets économiques graves.
Ce qui est étrange et injuste, c’est la détestation, et même la haine que suscite le président Macron. Pourtant, tout le monde a oublié qu’il avait géré l’épidémie du Covid avec intelligence et humanité. Les artisans, les professions libérales, tout le monde ou presque tout le monde a reçu une aide substantielle.
D’où vient ce rejet systématique? Quoi qu’il fasse, il est refusé, insulté au point où même ses anciens premiers ministres lui demandent de quitter le pouvoir. Ingratitude et mauvaise foi. Mais il résiste. Il ne démissionnera pas. Il n’y aura pas d’élection anticipée. Le RN attendra. Sa résistance et son mutisme énervent une classe politique où tous les dirigeants de parti ambitionnent de devenir le prochain président de la République. Personne ne pense à la France, à sa santé politique, à ses dettes qui s’accumulent. Seule la tête de Macron est réclamée avec véhémence et obsession.
Voici un extrait de l’éditorial de Libération du samedi 11 octobre 2025, signé Paul Quinio:
«Macron s’abîme chaque jour un peu plus dans l’isolement et l’impuissance. Il entraîne avec lui le pays dans une crise extrême. Marine Le Pen et Jordan Bardella avaient sans aucun doute, vendredi soir, plus que jamais le sourire».
Rien ne va plus!





