"Au bout de trois vagues, on n'a plus aucun doute: oui, il y a aura un impact sur les hôpitaux", affirme Aurélien Rousseau dans une interview au Journal du dimanche, notant que "les projections des modélisateurs de l'épidémie sont plus incertaines que l'été dernier" car on ignore notamment "quel frein jouera la couverture vaccinale" face au variant Delta.
Selon lui, "le risque majeur, ce serait une arrivée précoce de la vague, en août, en période de pénurie d'effectifs. Si elle a lieu en septembre, les personnels seront plus nombreux à avoir repris, mais on n'évacue pas un an et demi de mobilisation en quelques semaines de congés".
Pour atténuer cette vague et permettre aux hôpitaux de tenir, "nous avons une arme massive: la vaccination", insiste Aurélien Rousseau.
En Ile-de-France, "il faut six jours en moyenne pour obtenir un rendez-vous" contre "12 juste après l'intervention du président de la République, lorsque tout le monde s'est rué pour en obtenir un", note-t-il, ajoutant que "cette semaine, on a de quoi réaliser 800.000 injections: c'est presque notre record et une prouesse en plein été".
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En plus des centres de vaccinations, pour aller vers les publics les plus éloignés du soin, "aux côtés des médecins, nous comptons beaucoup sur les pharmaciens pour repérer et accompagner les gens qui ont des comorbidités, et sur les infirmiers qui se déplacent à domicile", explique-t-il.
Et en terme d'inégalités territoriales, "on fait de la discrimination positive dans l'allocation des doses de vaccins, en surdotant la Seine-Saint-Denis, par exemple".
"On n'a pas découvert les inégalités de santé avec la pandémie mais elle les a révélées, comme un précipité chimique", or "la culture de la prévention est moins forte chez nous que dans de nombreux pays", regrette Aurélien Rousseau.