"J'ai expliqué au nom de l'Allemagne au Conseil des ministres de la Santé de l'UE, que nous discuterions de manière bilatérale avec la Russie, tout d'abord pour savoir quand et quelles quantités pourraient être livrées", a indiqué Jens Spahn sur la radio régionale publique WDR.
Il a justifié sa décision en expliquant que la Commission européenne, pour sa part, avait annoncé qu'elle ne négocierait au nom des Vingt-Sept l'achat du sérum Spoutnik-V, contrairement à ce qu'elle a fait avec d'autres vaccins contre le Covid-19.
La question de l'utilisation du Spoutnik est controversée en Europe. Le ministre français des Affaires étrangères avait reproché récemment à la Russie d'en faire un outil de "propagande" dans le monde.
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"Les livraisons (russes, Ndlr) devraient intervenir dans les deux à quatre, cinq prochains mois pour vraiment faire une différence avec notre situation actuelle" en terme de nombre d'injections, a précisé Jens Spahn, critiqué pour les lenteurs de la campagne de vaccination. "Sinon nous aurons d'une manière ou d'une autre des quantités de vaccin plus que suffisantes", selon lui.
Faute de pouvoir en produire suffisamment et souhaitant dédier en priorité sa production à la population russe, Moscou n'a expédié jusqu'à présent que des quantités réduites de son vaccin à l'étranger.
Depuis la première vaccination au lendemain de Noël, trois sérums sont actuellement injectés en Allemagne: ceux de Pfizer/BioNTech, AstraZeneca, sous conditions, et Moderna. Un quatrième, celui de Johnson & Johnson doit dans les semaines à venir être distribué dans toute l'Union européenne.
La Bavière, plus grande région allemande, a déjà annoncé hier, mercredi, qu'elle avait négocié un "contrat préliminaire" en vue de recevoir 2,5 millions de doses du vaccin russe sous réserve du feu vert de l'Agence européenne des médicaments (EMA).
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Celle-ci n'a pas fixé d'échéance concernant sa décision sur le Spoutnik alors que pour les autres laboratoires ayant jusqu'ici soumis leur vaccin contre le Covid à une approbation, l'EMA avait examiné les données fournies durant 2 à 4 mois.
Les autorités allemandes, qui s'inquiètent vivement de la troisième vague de contaminations, sont sous pression alors que 13% de la population a reçu au moins une injection plus de trois mois après le lancement en fanfare de la vaccination. Elles ont promis que toutes les personnes souhaitant se faire vacciner pourraient recevoir au moins la première injection d'ici la fin septembre.