Corée du Sud: le président déchu Yoon Suk Yeol résiste toujours à son arrestation

Des partisans du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol manifestent près de sa résidence, dans le quartier de Hannam à Séoul, le 31 décembre 2024. AFP or licensors

Pour le troisième jour consécutif, retranché dans sa résidence à Séoul, le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol continue de résister à son arrestation. Le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités a jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat d’arrêt délivré à son encontre.

Le 02/01/2025 à 08h29

Retranché dans sa résidence, le président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol résiste jeudi pour le troisième jour consécutif à son arrestation, promettant de «se battre jusqu’à la fin» contre les autorités qui cherchent à l’interroger sur sa tentative d’imposer la loi martiale.

Le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), qui centralise les investigations sur le coup de force du 3 décembre, a jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat d’arrêt délivré par un tribunal de Séoul contre Yoon Suk Yeol, après que ce dernier a ignoré trois convocations consécutives pour être interrogé.

Depuis que le mandat d’arrêt a été lancé mardi, partisans et des détracteurs du président destitué manifestent quasiment en permanence près de sa résidence à Séoul, s’invectivant mutuellement par-dessus les policiers qui les séparent.

Message «délirant»

Yoon Suk Yeol n’a manifesté aucune contrition depuis sa destitution, allant jusqu’à envoyer un message de défiance à sa base. «La République de Corée est actuellement en danger en raison des forces internes et externes qui menacent sa souveraineté, et des activités des éléments anti-étatiques», a-t-il écrit dans une lettre distribuée à ses partisans. «Je jure de me battre à vos côtés jusqu’à la fin pour protéger cette nation», a-t-il ajouté.

Un message «délirant», a dénoncé Jo Seoung-lae, porte-parole du Parti démocrate, principale force d’opposition, accusant son auteur d’incitation à la violence.

L’équipe juridique du président déchu, qui n’a pas le droit de quitter le pays, a intenté un recours contre le mandat d’arrêt, soutenant qu’il est «illégal et invalide». Le chef du CIO, Oh Dong-woon, a averti que quiconque tenterait d’empêcher l’arrestation de Yoon Suk Yeol pourrait lui-même faire l’objet de poursuites.

Un tribunal a par ailleurs délivré des mandats de perquisition pour sa résidence officielle et d’autres lieux. Mais le service de sécurité présidentiel a jusqu’à présent empêché les enquêteurs d’entrer, invoquant une loi interdisant les perquisitions dans les lieux contenant des secrets d’État sans l’accord de la personne responsable.

Yoon Suk Yeol est actuellement suspendu, dans l’attente que la Cour constitutionnelle valide ou invalide d’ici la mi-juin la destitution votée par les députés. Il reste par conséquent, sur le papier, le président du pays.

La crise s’est aggravée vendredi dernier quand le Premier ministre Han Duck-soo, qui assurait l’intérim de la présidence, a été à son tour destitué par le Parlement. Les pouvoirs présidentiels sont désormais entre les mains du ministre des Finances Choi Sang-mok, qui a promis de faire tout son possible pour mettre fin au chaos politique.

Depuis, le président déchu a partiellement accédé à une demande de l’opposition en nommant deux nouveaux juges à la Cour constitutionnelle, dont trois des neuf sièges étaient vacants. Cette cour doit se prononcer à la majorité des deux tiers pour confirmer la destitution du président, faute de quoi celui-ci retrouvera automatiquement son fauteuil.

Par Le360 (avec AFP)
Le 02/01/2025 à 08h29