Les Français, "plutôt favorable" à la dépénalisation du cannabis, étaient 27% en 1977, 32% en 1997, et 43% en 2017, précise l’Ifop. Ils sont désormais 51%.
Dans le détail, 47% des non-consommateurs sont en faveur de la dépénalisation. Par ailleurs, 40% des Français qui envisagent de voter Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2022 le sont également, soit 19 points de plus que ceux qui comptaient mettre un bulletin Jean-Marie Le Pen dans l'urne en 2002.
Ce sont également 47% des Français interrogés qui sont favorables à la légalisation, soit une autorisation de la consommation et de la production dans un cadre établi par la loi selon les termes de l'Ifop. Une étude de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), menée en décembre 2018, montrait déjà une inflexion des Français sur le sujet, qui se déclaraient favorables à 45% à la légalisation.
Une légalisation qui a été recommandée à l'été 2019 par le Conseil d'analyse économique, instance de réflexion placée sous l'autorité du Premier ministre et, début mai, par une mission parlementaire coordonnée par la députée LREM Caroline Janvier. Le but annoncé est de contrer les trafics et être plus efficace en terme de santé publique.
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Une proposition de loi transpartisane visant à légaliser le cannabis a par ailleurs été présentée le 25 mai 2021 par le député LFI Eric Coquerel. Elle a été cosignée par une quinzaine de députés, principalement de gauche, mais aussi deux appartenant au groupe LREM, Jean-Baptiste Moreau et Patrick Vignal, et un au groupe MoDem, Richard Ramos.
François-Michel Lambert (groupe Libertés et territoires), l'un des plus ardents partisans à l’Assemblée de la dépénalisation, pense qu'"il faut légaliser sans délai", "quitte à passer par un référendum". "L'opinion publique attend cette grande réforme", a plaidé jeudi dans un communiqué cet auteur d'une proposition de loi en 2019 pour une "légalisation sous monopole d'Etat".
Si Emmanuel Macron a soudainement proposé, mi-avril, à un an de la présidentielle, de "lancer un grand débat sur la consommation de drogue", l'exécutif se montre opposé à toute légalisation.
Cette enquête menée par un questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 17 mai 2021, auprès d'un échantillon de 2.025 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.