Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé vendredi avoir été testé positif au nouveau coronavirus, assurant continuer à diriger la réponse de son pays à la pandémie qui menace de submerger les hôpitaux du Royaume-Uni.
Le ministre de la Santé Matt Hancock a déclaré dans la foulée avoir été lui aussi testé positif, affirmant présenter des "symptômes légers". Après le prince Charles, également atteint mais en bonne santé selon ses services, les cas se multiplient dans le pays, touché au plus haut niveau de l'Etat.
Avant le dirigeant conservateur de 55 ans, seul le prince Albert II de Monaco avait été officiellement contaminé par le Covid-19 parmi les chefs d'Etat et de gouvernement, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre canadien Justin Trudeau se sont placés en isolement après avoir été en contact avec des personnes testées positives.
"J'ai développé de légers symptômes au cours de dernières 24 heures et j'ai été testé positif au coronavirus", a indiqué Boris Johnson sur Twitter. "Je reste confiné mais je continuerai à diriger la réponse du gouvernement par vidéoconférence alors que nous combattons le virus", a-t-il écrit, ajoutant: "ensemble, nous le battrons".
Dans une vidéo publiée sur le même réseau social, il a expliqué avoir eu de la fièvre et une "toux persistante" et avoir passé un test sur le conseil des médecins. Apparaissant en forme, assis à son bureau en costume cravate, il a remercié "tous ceux qui font ce que je fais, travailler depuis chez moi, afin d'arrêter la diffusion de ce virus de foyer à foyer".
Il va rester confiné dans son appartement à Downing Street pendant sept jours, a précisé plus tard son porte-parole, une durée deux fois moins longue que recommandée.
Sa compagne Carrie Symonds attend un bébé pour l'été. Selon plusieurs médias britanniques, elle ne réside pas en ce moment à Downing Street, restant confinée en application des recommandations faites aux femmes enceintes.
Si Boris Johnson n'est pas en mesure de travailler, ce sera le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, qui assumera de manière temporaire le rôle de Premier ministre, a indiqué cette semaine le gouvernement interrogé sur cette éventualité.
D'autres ministres ou responsables politiques pourraient être contaminés. Le chef du gouvernement a répondu aux questions des députés mercredi à la Chambre des Communes et a posé jeudi soir aux côtés du ministre des Finances Rishi Sunak, applaudissant le personnel soignant devant le 10, Downing Street.
La nouvelle de sa maladie montre que "tout le monde est susceptible d'être contaminé", a souligné Jonathan Ball, professeur en virologie moléculaire à l'université de Nottingham, dans un communiqué.
Il note que "C'est exactement les syndromes légers" expérimentés par Boris Johnson "qui ont permis à ce virus de se diffuser si largement".
Aussitôt connue la nouvelle, plusieurs personnalités, dont le président du Conseil européen, Charles Michel, ou le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ont adressé leurs voeux de rétablissement à Boris Johnson.
Cette annonce choc intervient après un diagnostic positif touchant le prince Charles, 71 ans.
La reine Elizabeth II, 93 ans, se trouve, elle, depuis le 19 mars au château de Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Londres.
La souveraine est en "bonne santé", a assuré vendredi le palais de Buckingham Palace. Elle a rencontré le Premier ministre pour la dernière fois le 11 mars, leurs deux derniers entretiens téléphoniques hebdomadaires ayant eu lieu par téléphone.
La propagation du Covid-19 s'est accélérée ces derniers jours au Royaume-Uni, les autorités recensant 115 décès en 24 heures. Le dernier décompte est de 578 morts liés à la maladie et de 11.658 cas de contamination officiellement recensés, a annoncé jeudi le gouvernement, qui a ordonné lundi à la population de rester chez elle pour freiner la propagation du virus.
Londres, l'une des plus grandes métropoles européennes, est particulièrement touchée, avec un afflux de malades qualifié jeudi de "tsunami" par un responsable du service public de santé.