Attaque au “gaz toxique”: Damas visait un entrepôt d'armes des rebelles, selon Moscou

Au moins 72 civils ont été tués, dont 20 enfants, dans cette attaque “au gaz toxique”.

Au moins 72 civils ont été tués, dont 20 enfants, dans cette attaque “au gaz toxique”. . DR

L'armée russe a affirmé mercredi que l'aviation syrienne avait bombardé la veille près de Khan Cheikhoun un "entrepôt" des rebelles où étaient entreposés des "substances toxiques", au lendemain d'une attaque "chimique" ayant fait 72 morts. Washington, Londres et Paris accusent le régime d'Assad.

Le 05/04/2017 à 07h58

"Selon les données objectives du contrôle russe de l'espace aérien, l'aviation syrienne a frappé près de Khan Cheikhoun un grand entrepôt terroriste", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Il abritait "un atelier de fabrication de mines artisanales, avec des substances toxiques", a affirmé le ministère, sans préciser si l'aviation syrienne avait connaissance du contenu de cet entrepôt.

"L'arsenal d'armes chimiques" était destiné à des combattants en Irak a ajouté le ministère, qualifiant ses informations d'"entièrement fiables et objectives".

L'utilisation de cet arsenal "par des terroristes a été à plusieurs reprises prouvé par des organisations internationales ainsi qu'aux autorités officielles" de l'Irak.

L'armée russe ne précise donc pas si le régime syrien avait connaissance de la présence d'armes chimiques et surtout pointe de fait la responsabilité des "terroristes" en les accusant de détenir des armes chimiques.

Au moins 72 civils ont été tués, dont 20 enfants, le corps saisi de convulsions et peinant à respirer sous leurs masques à oxygène, dans un raid aérien mené sur Khan Cheikhoun, un fief rebelle et jihadiste du nord-ouest syrien.

L'opposition syrienne a la première accusé le "régime du criminel Bachar" d'avoir perpétrée cette attaque, avec des "obus" contenant du "gaz toxique", et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à ouvrir immédiatement une enquête.

Washington, Londres et Paris ont également accusé Damas qui nie et incrimine les rebelles. Toutes les preuves pointent le régime de Bachar al-Assad, a affirmé mercredi le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson. "C'est la confirmation qu'il s'agit d'un régime barbare qui rend impossible à nos yeux d'imaginer qu'il puisse avoir la moindre autorité en Syrie après la fin du conflit", a estimé le ministre britannique.

Le 05/04/2017 à 07h58