Argentine: Milei se dit prêt au «conflit» et à réformer «avec ou sans» soutiens

Le président argentin Javier Milei lors de la session d'ouverture de la 142ème législature, au Congrès national, à Buenos Aires, Argentine, le 1er mars 2024.

Le président argentin Javier Milei s’est dit déterminé à engager encore plus de réformes «avec ou sans soutiens» politiques, avertissant le Parlement qu’il est prêt «au conflit».

Le 02/03/2024 à 08h10

Dans son premier discours sur l’État de la nation, le vendredi 1er mars, le président ultralibéral argentin Javier Milei s’est dit déterminé à pousser plus avant ses réformes «avec ou sans soutiens» politiques, prévenant un Parlement jusqu’ici rétif qu’il est prêt «au conflit».

«Nous allons changer le pays pour de bon (...) avec ou sans le soutien des dirigeants politiques, avec toutes les ressources légales de l’exécutif», a-t-il déclaré dans un discours offensif face aux parlementaires qui, début février, avaient retoqué son train de réformes.

«Si vous cherchez le conflit, vous aurez du conflit», leur a-t-il lancé, précisant que «si la voie de la confrontation n’est pas celle que nous choisissons, nous ne la fuyons pas (...) vous vous trouverez face à un animal différent de ceux auxquels vous êtes habitués».

Pour autant, le chef de l’État depuis près de trois mois a tendu une main à l’ensemble de la classe politique, aux influents gouverneurs des provinces, dirigeants de partis, ex-présidents, pour forger un «nouveau contrat social» pour le pays, sur la base de dix principes eminémment libéraux: équilibre budgétaire «non négociable», propriété privée «inviolable», dépense publique réduite au niveau «historique» de 25% du PIB, notamment.

Un «Pacte de Mai», comme il l’a baptisé, qui serait signé à Cordoba (nord) symboliquement le 25 mai prochain, date anniversaire de la révolution de 1810 qui mena à l’indépendance de l’Argentine en 1816.

Sur le plan social, Javier Milei a demandé aux Argentins «patience et confiance», malgré l’impact des premières mesures d’austérité budgétaire (dévaluation de plus de 50%, libération des prix, fin de nombreuses subventions) qui, à court terme, donnent un coup de fouet à l’inflation et entraînent une baisse de l’activité économique.

«ll manque encore du temps avant que nous puissions récolter les fruits de l’assainissement économique et des réformes que nous mettons en œuvre (...) mais pour la première fois de l’histoire, nous attaquons le problème par sa cause. Pour cela je vous demande patience et confiance», a-t-il lancé.

Par Le360 (avec AFP)
Le 02/03/2024 à 08h10