Tous les voisins du quartier de North Kensington se sont mobilisés pour apporter de l’aide aux habitants de l’immeuble HLM de 24 étages et 120 appartements, en donnant des vêtements, de la nourriture et divers produits aux centres communautaires ouverts par les autorités locales.
Dans un geste de générosité spontanée, plusieurs londoniens, tous âges confondus, proposent leur aide et leur soutien aux résidents de la Tour Grenfell qui ont perdu leur logement suite à cet incendie qui a fait au moins 17 morts et 68 blessés alors que plusieurs personnes sont toujours portées disparues, selon un bilan provisoire.
Plusieurs centres communautaires et églises ont été remplis dès mercredi par des tonnes de dons offerts par la population locale. Des Londoniens de toute la ville déposent des cartons de vêtements, de l'eau, de la nourriture. Sous le pont de la voie rapide A40, qui longe la tour, l'afflux des dons est devenu tellement énorme que les autorités locales ont appelé les citoyens à ne plus apporter d'aide pour l'instant.
Pour sa part, le centre islamique d'Al Manar, près de la tour Grenfell, a été submergé par les dons de la communauté musulmane et s'est transformé en un lieu d'hébergement provisoire pour les rescapés.
"Les gens se sentent impuissants, ils ne savent pas quoi faire, alors ils donnent", indique l'un des habitants du quartier où le drame a eu lieu.
Selon la presse anglaise, le pire a été évité grâce à des habitants musulmans qui prenaient leur repas du "souhour", avant le jeune, à l’occasion du ramadan. Ils ont pu alerter les secours, évitant que le drame ne fasse plus de victimes. Mais le bilan demeure sans précédent, selon les pompiers londoniens.
Plus d'un demi-million d'euros récolté
Le sinistre, qui intervient après deux attentats perpétrés dernièrement à Londres, a donné lieu à un mouvement de solidarité inédit avec plus d'un demi-million d'euros récolté jeudi matin en ligne en faveur des victimes.
Les braises n’étaient pas encore éteintes que la polémique a enflé sur la gestion et la maintenance de l'immeuble calciné datant de 1974.
Les résidents disent avoir déjà exprimé des inquiétudes concernant les risques existant en raison de la faiblesse des mesures de sécurité, évoquant la possibilité d’un désastre majeur.
Le drame de Grenfell a aussi ravivé les plaies mal fermés d’un texte de loi abandonné en 2013. A l’époque, les travaillistes avaient déposé un amendement visant à renforcer les mesures de sécurité dans les immeubles d’habitat collectif avec la généralisation de détecteurs à incendie.
Le texte, introduit par le parti du Labour après des incendies ayant causé un lourd bilan de victimes, avait été rejeté par les Conservateurs dont la dirigeante Theresa May a ordonné jeudi l’ouverture d’une enquête publique sur l'incendie qui a ravagé de la tour Grenfell de Londres.
Cette initiative, destinée à faire la lumière sur les circonstances du drame et le rôle des autorités, est nécessaire pour s'assurer d'une "enquête approfondie (...) sur cette terrible tragédie", a précisé la PM britannique.