Le président turc Recep Tayyip Erdogan, réélu fin mai pour cinq ans, a accepté de transmettre le protocole d’adhésion de la Suède au Parlement turc «dès que possible», s’est réjoui le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, depuis Vilnius, en Lituanie.
«Finaliser l’adhésion de la Suède à l’Otan est une étape historique qui bénéficie à la sécurité de tous les alliés de l’Otan en cette période critique. Elle nous rend tous plus forts et plus en sécurité», a-t-il lancé. Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a salué «un bon jour» pour son pays et un «très grand pas».
En début de journée, pourtant, M. Erdogan avait jeté un froid sur les perspectives d’un règlement rapide de cette question, en liant l’adhésion de la Suède à l’Otan à celle -au point mort depuis plusieurs années- de la Turquie à l’Union européenne. Une rencontre avec le président du Conseil européen Charles Michel avait laissé entrevoir une éclaircie, ce dernier évoquant, dans un tweet, leur volonté commune de «redynamiser» les relations Turquie-UE.
La Hongrie doit elle aussi encore approuver l’adhésion, mais son Premier ministre Viktor Orban s’est engagé à ne pas être le dernier à faire le pas, laissant entendre qu’il pourrait agir rapidement.
Soulignant qu’il était «impatient» d’accueillir la Suède comme 32ème État membre de l’Otan, le président américain Joe Biden s’est dit prêt à travailler avec le président Erdogan «au renforcement de la défense et de la dissuasion dans la zone euro-atlantique».
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a salué les «bonnes nouvelles en provenance de Vilnius», alors que la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a dit dans un tweet souhaiter que la ratification du protocole d’adhésion de la Suède «intervienne au plus vite».
Au tour de l’Ukraine?
Sur la question sensible de l’adhésion de l’Ukraine, l’Alliance a annoncé qu’elle allait lever le MAP («Membership action plan»), sorte d’antichambre à la candidature à l’Alliance qui fixe un certain nombre d’objectifs de réformes.
«Une voie de réformes pour l’Ukraine» sera tracée mais «je ne peux pas donner de calendrier», a déclaré ce mardi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, qui a annoncé une rencontre dès le mercredi 12 juillet entre le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
«L’Ukraine mérite de faire partie de l’Alliance. Pas maintenant car maintenant, c’est la guerre, mais nous avons besoin d’un signal clair et ce signal est nécessaire dès maintenant», a déclaré M. Zelensky dans son message vidéo quotidien sur Telegram.
Depuis des mois, la Maison Blanche explique que l’adhésion de l’Ukraine ne peut être envisagée à court terme et qu’il est préférable de se concentrer sur des mécanismes d’aide militaire dans la durée.
Le Kremlin, de son côté, a déjà mis en garde l’Otan sur les conséquences «très négatives» pour la sécurité européenne d’une adhésion de l’Ukraine. Cette perspective avait été utilisée comme justification par Vladimir Poutine pour lancer son invasion.
Alors qu’un nouveau bombardement russe sur un centre de distribution d’aide humanitaire à Orikhiv, dans le centre de l’Ukraine, a fait au moins quatre morts lundi et que la contre-offensive ukrainienne est à la peine, les membres de l’Alliance entendent donner des garanties quant à leur engagement à défendre l’Ukraine.
Plusieurs poids lourds de l’Otan négocient de possibles engagements de fournitures d’armes sur le long terme à Kiev. Les promesses d’armes viendraient en complément des dizaines de milliards de dollars d’équipements déjà livrés à l’Ukraine depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.