“L'islam ne fait pas partie de l'Allemagne" et les minarets, les appels du muezzin et le voile intégral "doivent être interdits", ont décidé les 2.400 participants au congrès de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui s'est tenu samedi et dimanche à Stuttgart (sud-ouest).
L'assemblée, majoritairement masculine et d'âge mûr, a hué les rares orateurs plus nuancés, qui appelaient par exemple à "stopper l'islamisme mais chercher le dialogue avec l'islam".
"L'islam est, en soi, politique !", a rétorqué un intervenant, pendant qu'un autre évoquait "la charia, les attentats-suicides et les mariages forcés".
Comme attendu, les questions identitaires et religieuses ont dominé les débats, d'autant que même l'aile la plus libérale du parti entend protéger "la culture occidentale chrétienne" en traitant l'islam comme un corps étranger, selon le discours samedi de son porte-flambeau Jörg Meuthen.
Stimulée par le récent succès du parti d'extrême droite FPÖ au premier tour de l'élection présidentielle autrichienne, et quelques mois après la poussée du Front National aux régionales françaises, l'AfD vise désormais les élections législatives de 2017, après avoir intégré la moitié des parlements régionaux allemands.
"A l'été 2015, on nous donnait pour morts", a rappelé samedi à l'ouverture du rassemblement la coprésidente du parti Frauke Petry, sourire revanchard aux lèvres : l'AfD est remontée de 3% à 13% d'opinions favorables, selon une enquête publiée dimanche par le journal Bild, qui fait du jeune parti la troisième force politique du pays.
Pour "conquérir des majorités", comme sa porte-parole le promet, l'AfD veut préciser son "contre-projet", jusqu'alors aussi flou qu'évolutif : sa ligne anti-euro d'origine, lors de sa création au printemps 2013, est devenue antiréfugiés à l'automne 2015, au plus fort de l'afflux de demandeurs d'asile en Allemagne, puis anti-islam depuis la fermeture des frontières.