D'après un communiqué, la feuille de route prévoit "une courte période de transition" d'une durée de six mois, débutant dès l'expiration constitutionnelle de l'actuel mandat du chef de l'Etat, le 28 avril. La gestion de l'Etat serait alors confiée à une "instance présidentielle" collégiale.
L'Algérie est le théâtre depuis le 22 février d'une contestation sans précédent contre Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l'Etat depuis 20 ans et dont la rue réclame le départ ainsi que celui du "système" au pouvoir.
Bouteflika a renoncé à briguer un 5e mandat et a reporté la présidentielle du 18 avril à après une "Conférence nationale" chargée de réformer le pays et d'élaborer une nouvelle Constitution.
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Ce faisant, il a prolongé d'autorité son mandat jusqu'à cette présidentielle dont la date n'est pas fixée. Mais la contestation n'a pas faibli et les protestataires, encore descendus en masse dans les rues vendredi et samedi, continuent de réclamer son départ "immédiat".
La feuille de route de l'opposition --totalement marginalisée par le mouvement de protestation dans lequel elle ne joue aucun rôle-- a été adoptée à l'issue d'une réunion à laquelle ont notamment participé des syndicats autonomes, en plus de partis.
Parmi ceux-ci figurent l'Avant-garde des Libertés d'Ali Benflis, principal adversaire du président Bouteflika lors des présidentielles de 2004 et de 2014, et le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) d'Abderrazak Makri, qui a rompu avec la majorité présidentielle en 2012.
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Le document prévoit que l'"instance présidentielle" collégiale soit composée de "personnalités nationales connues pour leur crédibilité, leur probité et leur compétence".
Les membres de cette instance devront s'engager à ne pas "se porter candidat et à ne pas soutenir de candidats" lors de la présidentielle organisée à l'issue de la période de transition, d'après la feuille de route.
L'instance détiendra les "prérogatives de président de l'Etat" et sera chargée notamment de nommer "un gouvernement de compétences nationales pour expédier les affaires courantes", de créer "une instance indépendante chargée de l'organisation des élections" et d'amender la loi électorale pour "garantir la tenue d'élections libres transparentes".