Le 29 mars 2018, et sur la foi d’une dépêche de l’agence de presse algérienne (APS) de l’époque, Abdelkader Taleb Omar a présenté une copie de ses dites lettres de créances à Abdelkader Messahel, alors ministre algérien des Affaires étrangères. Il a donc attendu jusqu’à ce lundi 26 juillet, soit trois ans et 4 mois, pour être reçu par le président algérien.
Le plus ridicule est que Taleb Omar, contrairement aux deux autres ambassadeurs, de Corée et du Vatican, qui ont été choisis pour donner du crédit à cette réception théâtrale, réside à Alger, dans sa propre villa, depuis des décennies.
D’ailleurs, il n’avait pas besoin de cette réception, car, pour simple rappel, la Convention diplomatique de Vienne, adoptée en avril 1961 et entrée en vigueur en avril 1964, a été violée par l’Algérie dans le cas de Taleb Omar. En effet, il est établi qu’un ambassadeur qui n’a pas encore remis l’original de ses lettres de créances au chef de l’Etat du pays d’accréditation n’a pas le droit de s’exprimer dans les médias de ce pays, ni de rencontrer, à part le ministre des affaires étrangères, une quelconque autre autorité de ce pays. Or Taleb Omar, qui s’exprime régulièrement dans les colonnes de la revue El Djeïch, porte-voix de l’armée algérienne, du quotidien El Moudjahid ou à la TV publique algérienne, tout en rencontrant des ministres et chefs de partis algériens, était un hors-la-loi, qui agissait comme bon lui indiquaient ses patrons locaux.
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Cette réception très tardive d’Abdelkader Taleb Omar par Tebboune, en présence du ministre des affaires étrangère, Ramtane Lamamra, renseigne sur deux éléments. Primo, le régime militaire algérien atteint le burlesque dans son hystérie contre le Maroc. Car ce ne sont pas des lettres de créance que le supposé ambassadeur de la RASD devait présenter à Tebboune, mais des lettres d’allégeance, de vassalité, de soumission et d’obéissance. Cette pantalonnade met en scène un comparse en présence de ses maîtres.
Secundo, la confirmation de Taleb Omar à son poste algérois renseigne sur des préparatifs pour assurer la succession de Brahim Ghali, très malade, très diminué, devenu totalement grabataire, voire très embarrassant pour les généraux algériens. Or, Alger est une étape obligée avant de prendre la direction des camps à Tindouf. Comme Abdelaziz El Marrakchi et Brahim Ghali qui ont occupé le même poste à Alger, Taleb Omar a probablement été proclamé, ce lundi, par la junte comme le futur chef du Polisario. Ce troisième acte de la farce sera le dernier.