Momo, Mohamed Bousfiha de son vrai nom, vient d’écoper de quatre mois de prison ferme. L’animateur vedette de Hit radio est accusé par la Direction générale de la sûreté nationale d’avoir fabriqué un délit de vol en direct, diffusé des informations mensongères et insulté un corps constitué.
L’avocat dans cette affaire, maitre Youssef Chehbi, a pu convaincre son client de faire appel et ce dernier n’a donc pas été placé en détention. Les deux autres personnes impliquées dans l’escroquerie, Mustapha (qui s’est fait passer pour Marouane à l’antenne), a été condamné à trois mois d’emprisonnement ferme et Amine, son complice, à une sentence ferme également de cinq mois. Les deux individus, des ambulanciers de profession, purgent leur peine en prison.
«Scientifiquement, il est impossible de prouver la culpabilité de Momo et cela pour plusieurs raisons. D’abord, l’auditeur qui a crié faussement au vol à l’arraché en direct sur Hit radio a bien déclaré à la police qu’elle ne connaissait pas l’animateur et que c’est son ami Amine qui lui a suggéré de participer au programme, en lui faisant miroiter le fait qu’ils allaient gagner un téléphone. Il faut savoir que pour cette émission seulement, la radio reçoit des centaines d’appels par jour et c’est un logiciel qui commence à faire le tri de manière aléatoire avant de soumettre environ 14 appels qui sont reçus par le standard. Il est impossible pour l’animateur de savoir à l’avance qui est à l’antenne», justifie l’avocat Youssef Chehbi.
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Dans cette affaire, cet avocat plaide l’innocence de son client. Ce dernier avait, on s’en souvient, lors de l’audience du 4 avril, relaté sa version des faits: «Il y a 15 jours, j’ai reçu plusieurs appels de la part des auditeurs, le quatrième était Marouane. À peine a-t-il commencé à parler que nous avons entendu “Voleur, voleur… iPhone, iPhone”, et la communication s’est interrompue.» L’animateur de Hit radio a encore rajouté: «J’ai eu pitié de l’auditeur qui a perdu son téléphone et je lui ai donné un iPhone. Il y a des voleurs qui sont spécialistes de ce genre de vol.»
Cette version de Momo corrobore celle que Younes Boumehdi, le patron de la radio, avait livrée dans une précédente déclaration pour Le360. «Si l’on s’est fait avoir par cet homme, car il a simulé le vol pour gagner un téléphone, il faudrait qu’on le sache pour éviter que l’on se fasse avoir dans le futur», avait-il affirmé tout en insistant sur le fait que Hit radio et tous ses collaborateurs, Momo inclus, n’ont rien à voir avec cette affaire et démentent tout lien avec les personnes à l’origine des faits présumés.
Mais la cour n’a pas été convaincue par les arguments de Momo et de sa défense, même si l’un des accusés l’avait innocenté durant l’audience du 4 avril. Cet accusé n’a pas maintenu la version des faits qu’il avait déclarée à la police judiciaire, «acquittant» Momo de la participation dans la fabrication du crime fictif.