Dans cet article, publié sur le site internet du magazine quelques jours auparavant, Jeune Afrique souligne que si cet ancien cadre des séparatistes a fini par quitter les rangs du front Polisario, il n’a pas pour autant rallié le Royaume.
Le média panafricain livre donc le récit «d’un nationaliste sahraoui devenu opposant, et qui voit dans le plan d’autonomie proposé par le royaume une bonne base de discussion».
Autre intérêt de cet article publié par JA: le fait que les témoignages sur le fonctionnement interne du Polisario sont rares, et que donc celui de Hadj Ahmed Barikallah, est à cet égard «précieux et exceptionnel à plus d’un titre», explique le magazine, «d’abord parce que ce descendant de grandes familles sahraouies a connu les années turbulentes des accords tripartites signés en 1975 par le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne. Ensuite parce qu’il a, en compagnie de sa famille, passé une partie de sa jeunesse dans les camps (de Tindouf, NDL(eur)R) où il a reçu une formation militaire, avant de rejoindre le pôle médias du Front Polisario et de voyager à Cuba, en Espagne ou en Algérie».
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Dans ce portrait-fleuve, Jeune Afrique décrit un «nationaliste sahraoui convaincu», qui a observé les travers et les dérives du mouvement auquel il avait, jusqu'à sa désertion, consacré toute son existence.
Malgré les dons d’argent et de matériel, a constaté Hadj Ahmed Barikallah avec amertume, les conditions de vie dans les camps, «où vivent la plupart de ses compatriotes» ne se sont jamais vraiment améliorées, alors que les décennies passaient. Et le pouvoir politique «était confisqué par un cénacle très restreint régnant sans partage et décidant de tout», écrit la publication panafricaine.
«C’est ce parcours personnel, mêlé à soixante ans d’histoire de la population du Sahara occidental, que celui qui est aujourd’hui devenu un opposant a raconté à Jeune Afrique», écrit le magazine, qui détaille qu'à présent installé en Espagne, Hadj Ahmed Barikallah porte désormais «un regard désabusé sur ses anciens camarades». A la tête du «Mouvement sahraoui pour la paix» (MSP) qu’il a fondé en 2020, ce polisarien repenti veut à présent plaider «pour un dialogue constructif avec le Maroc», parce que, affirme-t-il, la «population sahraouie est prise en otage» et vit «dans la misère», et puisque, dit-il, «la victoire militaire est impossible», le média parisien en conclut donc qu'«il est temps d’explorer de nouvelles issues».
Dans ce portrait, Hadj Ahmed Barikallah revient aussi sur son parcours au sein du mouvement séparatiste, et sur la manière avec laquelle il en a gravi les échelons, pour finir par devenir «ambassadeur» et «ministre» avant de décider de rompre ses liens avec le Polisario. Cet ex-cadre repenti du mouvement séparatiste a aussi évoqué avec JA les liens qu’il a pu tisser, aussi bien en Espagne et qu'en Amérique latine, et a également décrit le mode de financement du front Polisario.