Le Conseil du gouvernement a adopté, jeudi 3 juillet, les projets de loi n°26.25 et n°27.25, portant respectivement sur la réorganisation du Conseil national de la presse et la modification de la loi relative au statut des journalistes professionnels. Dans un communiqué publié à l’occasion, l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a exprimé son soutien à cette réforme, qu’elle qualifie d’«étape décisive dans la refondation du secteur de la presse professionnelle».
L’ANME rappelle qu’elle porte, depuis plusieurs années, un programme de réforme structuré, visant à consolider le cadre institutionnel de la presse. Elle considère que le projet de loi n°26.25 comble un vide juridique et contribue à mieux organiser la profession, dans le respect des principes de liberté d’expression et de déontologie.
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«L’Association considère que le contexte général dans lequel s’inscrit ce projet, accompagné d’un débat public, constitue un signe positif du début de la mise en œuvre d’une stratégie globale de réforme du système de la presse nationale, conforme aux principes constitutionnels de liberté d’expression, d’autorégulation et de respect de la déontologie», indique l’ANME.
Elle souligne que la version actuelle du texte est le fruit d’une concertation entre les principaux acteurs du secteur. Elle y voit une réponse aux défis posés par l’émergence de pratiques non professionnelles, notamment sur les plateformes numériques comme TikTok ou YouTube, et appelle à renforcer les mécanismes de contrôle.
Concernant le projet de loi n°27.25 sur le statut des journalistes, l’ANME estime qu’une actualisation du cadre légal est nécessaire, compte tenu des mutations que connaît le métier. Elle soutient la révision des textes et des responsabilités afin d’adapter le statut aux exigences actuelles.
Elle déplore néanmoins la tournure qu’a prise le débat autour de ces textes, marquée par une polarisation qui, selon elle, a occulté les objectifs principaux: renforcer la gouvernance, structurer le Conseil national de la presse et mieux encadrer la profession.
«Le projet de loi (n°26-25, Ndlr), dans sa forme actuelle, constitue un outil efficace pour mettre fin au désordre et à l’anarchie qui affectent la profession, laquelle est parfois devenue un refuge pour des personnes sans qualification, en l’absence de mécanismes de contrôle et de reddition des comptes», estime l’ANME.
L’Association met, par ailleurs, en garde contre les tentatives visant à discréditer les entreprises médiatiques organisées. Elle affirme que seule une entreprise solide peut garantir l’indépendance des journalistes et appelle à soutenir les structures professionnelles, tout en luttant contre les pratiques frauduleuses et l’usurpation de qualité.
L’ANME souligne qu’il est impératif de rester mobilisé et vigilant pour préserver le journalisme professionnel, ainsi que les entreprises médiatiques sérieuses et structurées, face aux phénomènes d’usurpation et de fraude. Ces dérives, précise l’Association, proviennent aussi bien de ce que l’on qualifie à tort de «presse militante», que de journalistes politisés ou encore d’influenceurs et d’activistes opérant dans les espaces numériques.
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C’est pourquoi l’ANME dit «renouveler son engagement à accompagner cette évolution législative à travers davantage de travail et d’efforts pour mettre en œuvre le plan d’action visant à valoriser la profession, protéger les acquis des véritables journalistes professionnels, défendre leurs droits et soutenir l’entreprise médiatique, dans une démarche participative».
Elle insiste également sur la représentativité au sein du Conseil national, qui ne doit pas être perçue comme un obstacle, mais comme un levier pour consolider la réforme et favoriser l’équilibre entre les différentes composantes du champ médiatique.
Dans ce cadre, l’ANME rappelle l’importance de valoriser les efforts des entreprises médiatiques fortes et structurées. Véritables piliers de cette réforme, ces dernières jouent un rôle central dans la mise en œuvre du plan d’action et, par leur exemplarité, encouragent les petites et moyennes entreprises à évoluer vers un modèle économique solide et cohérent.
Elle ajoute à ce propos qu’un journaliste indépendant et fort ne peut exister que dans le cadre d’une entreprise médiatique tout aussi forte, professionnelle et indépendante, soulignant ainsi la complémentarité essentielle entre ces deux éléments.
Enfin, l’ANME exprime son étonnement face aux tentatives visant à diaboliser les entreprises médiatiques prospères, rappelant que le développement du secteur et la réussite de la réforme ne pourront être assurés que par un modèle entrepreneurial solide, capable d’entraîner l’ensemble des acteurs médiatiques vers le haut, loin des pratiques de rente ou d’anarchie déguisée qui continuent de gangréner le paysage médiatique national.








