Tout au long de la pandémie du Covid-19 au Maroc, entre 20 et 25 fake news avaient été diffusées quotidiennement sur les réseaux sociaux, lit-on dans un rapport du CESE publié au Bulletin officiel du 3 août.
Également appelées «infox» (contraction des mots «information» et «intox»), ces «fausses nouvelles» avaient été diffusées sous la forme de contenus écrits, d’enregistrements audio et vidéo, voire de communiqués attribués à des organismes officiels, détaille le rapport du CESE, qui se base sur les chiffres fournis par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).
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En ce sens, note le rapport, le Maroc n’a pas été à l’abri d’un phénomène mondial observé à l’époque et dénommé «Infodémie», superposant la désinformation au contexte anxiogène de la crise sanitaire.
Quand la justice s’en mêle
Au Maroc, la diffusion de fake news tombe sous le coup de la loi, et notamment du Code de la presse et de l’édition, qui les sanctionne avec des amendes allant de 20.000 à 200.000 dirhams. Ces sanctions financières peuvent être portées à 500.000 dirhams en cas d’atteinte au moral des armées ou d’incitation à l’insubordination.
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Ainsi, le rapport du CESE, se basant sur les données du ministère public, affirme que 226 affaires relatives aux infox avaient été soumises à la justice entre 2019 et fin août 2022.
Sur ce total, 175 affaires étaient liées au trouble à l’ordre public et 9 à l’atteinte au moral des armées. Les tribunaux du Royaume ont également traité 42 affaires relatives à l’incitation à la haine et à la ségrégation raciales.