Sur le plateau de l’émission «Parlons Vrai», diffusée par Sud Radio et animée par Jean-Jacques Bourdin, Aurélien Taché, député du Val-d’Oise et trésorier du groupe écologiste, a été invité à s’exprimer quant à la reconnaissance de la marocanité du Sahara et la position que devrait adopter la France à ce sujet.
Après avoir tout d’abord évoqué la catastrophe naturelle qui a fait près de 3000 victimes au Maroc, se disant «frappé par ce qui s’est passé» et partageant sa «solidarité avec le peuple marocain» à cet égard, Aurélien Taché s’est penché sur la décision du Maroc de ne pas accepter (pour le moment) la proposition d’aide de la France au lendemain du séisme du 8 septembre, en questionnant: «comment en est-on arrivé là? Comment est-ce qu’on peut arriver à ce que ce pays ami depuis des décennies, depuis des siècles, dise à la France: on va se passer de vous?»
Apportant un élément de réponse à cette interrogation obsessionnelle qui occupe le devant de la scène médiatique française depuis plusieurs jours, et a suscité de nombreuses attaques contre le Maroc, Aurélien Taché trouve une réponse dans la politique menée par Emmanuel Macron au Maghreb. «Monsieur Macron, tout à son obsession de plaire à l’Algérie, tout à son obsession d’être le président de la République qui arrive à réconcilier la France avec l’Algérie (…) nous a fâchés avec le Maroc pour aucun résultat avec l’Algérie», analyse-t-il, rejoignant ainsi les nombreux experts et politiques français qui partagent le même avis.
Au sujet des relations franco-algériennes sur lesquelles les prédécesseurs d’Emmanuel Macron se sont cassé les dents, le député français explique faire partie de ceux qui, s’agissant de la colonisation, arguent qu’il faut être très clair, admettre «que la France a commis des crimes» et, suggère-t-il, dire aux Algériens: «Voilà on l’a fait, maintenant, qu’est-ce qu’on fait demain ensemble?»
En revanche, tempère-t-il quant à cette reconnaissance par la France des crimes commis durant la colonisation de l’Algérie, il ne s’agit pas d’accepter «de courir après l’Algérie et, pour lui plaire sur la question du Sahara occidental par exemple, refuser de reconnaître ce que tout le monde a dit», à savoir, poursuit-il en prenant l’exemple «de Pedro Sanchez, la gauche espagnole, [et] tous les pays européens qui y viennent», qu’ «il n’y a pas d’autre avenir pour lui [le Sahara] que dans le cadre de la souveraineté marocaine»
À cette affirmation assumée du député écologiste, Jean-Jacques Bourdin s’étonne et insiste: «le Sahara occidental est marocain pour vous?».
«Oui!» répond fermement Aurélien Taché, en précisant qu’il «faut prévoir un statut d’autonomie pour cette région» comme dans le cas de la Corse en France. Celui-ci poursuit son argumentaire en invitant à «trouver une solution de ce type-là au Sahara» et à «mettre fin à cette politique de gel des visas qui est humiliante et [à] arrêter de dire qu’on va conditionner l’aide au développement au Maroc avec les retours d’illégaux».
Pour Aurélien Taché, à la lumière de cette situation, «tout cela est quelque chose qui est en train de nous conduire à briser notre relation avec le Maroc et c’est absolument terrible pour la suite».