Dès qu'il a succédé à Arancha González Laya à la tête du ministère des affaires étrangères, de l'UE et de la coopération, écrit Europa Press, Jose Manuel Albares a clairement indiqué que son intention était d'inverser la pire crise avec le royaume voisin depuis celle de l'îlot Leila en 2002, tout en maintenant la ligne de discrétion totale de son prédécesseur à l'égard du Maroc.
Des «signaux positifs» sont rapidement venus de Rabat, sous la forme d'un discours du roi Mohammed VI en août, dans lequel il a exprimé son intention d'«inaugurer une étape nouvelle et sans précédent» dans la relation bilatérale, fondée sur «la confiance, la transparence, le respect mutuel et le respect des engagements».
«Toutefois, au cours des mois suivants, les actions du Maroc ont mis en doute cette volonté de laisser derrière "une crise sans précédent", comme l'a reconnu le souverain du Maroc, motivée par l'accueil en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, pour des raisons humanitaires et aussi par le refus du gouvernement de reconnaître le Sahara occidental comme marocain», estime l’agence de presse.
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«Ainsi, en plus de maintenir fermées les frontières avec Sebta et Melilia, les autorités marocaines ont donné leur feu vert à l'installation d'une ferme piscicole à proximité des îles Zaffarines, ce qui a poussé le gouvernement espagnol à se plaindre dans une note verbale après avoir constaté qu'elle opérait dans les eaux espagnoles "sans les permis nécessaires à cette activité"».
De plus, le Maroc a récemment signé un contrat avec la société israélienne Ratio Petroleum Energy pour explorer le pétrole et le gaz au large de la côte sahraouie, près de Dakhla, bien que le président des îles Canaries, Ángel Víctor Torres, ait déclaré que le ministère des Affaires étrangères lui a assuré que le projet n'entrait pas en collision avec les eaux canariennes.
Le dernier revers a pris la forme d'un communiqué du ministère marocain de la santé, quelques jours seulement après qu'Albares lui-même ait déclaré que «la crise est derrière nous». Le texte affirme que l'Espagne est une «menace» pour la population marocaine en raison du «manque de respect des protocoles sanitaires contre le Covid-19», après avoir dénoncé que certains positifs avaient été détectés sur des vols privés en provenance du sol espagnol.
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Par ailleurs, Jose Manuel Albares n'a toujours pas tenu de réunion bilatérale avec son homologue marocain, Nasser Bourita, avec lequel il n'a eu que deux conversations téléphoniques ces derniers mois, et l'ambassadeur du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, rappelée pour des consultations le 18 mai dernier, au plus fort de l'afflux massif de migrants à Sebta, n'est toujours pas revenue dans la capitale espagnole.









