Le gouvernement a critiqué le récent rapport de Reporters sans frontières (RSF), le qualifiant "d'étrange, d'imprécis et d'infondé", alors que le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) le rejette totalement. Abdelmounaim Dilami, éditorialiste et PDG du groupe Eco-Medias (L'Economiste, Assabah, Radio Atlanctic) affirme, dans une déclaration à Le360, que le rapport ne l'étonne pas. "Il est excessif, mais il ne faut pas oublier que nous avons toujours un code qui prévoit de la prison".Le gouvernement, par la voix de son ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, estime que le rapport de 2013 de RSF "manque de précision et ne reflète pas la réalité de la pratique journalistique au Maroc". A rappeler que le dernier rapport de RSF classe le Maroc à la 136e place en matière de liberté de la presse derrière l'Algérie (121e). "Le rapport s'est basé principalement sur une seule question (affaire d'Ali Anouzla) et peut donc être considéré comme fondé sur des impressions, plutôt que reposant sur des indicateurs concrets", a précisé El Khalfi, ajoutant qu'il suffit de "noter que certains pays, ayant vécu des guerres ou connu des saisies de journaux, ont eu un classement meilleur".
Pour sa part, le président du SNPM (Syndicat national de la presse marocaine), Younès Moujahid, donne pour preuve que le rapport manque d'objectivité du fait que le Qatar "pays où n'existe pas une seule association ou un parti politique, est mieux classé le Maroc. Les Emirats aussi, c'est insensé". "Nous avons toujours dénoncé les rapports de RSF parce qu'il ne sont pas justes. C'est un problème que nous avons chaque année avec RSF. C'est un rapport politisé, biaisé et simpliste. Il est étonnant de classer le Maroc loin derrière l'Algérie", a martelé Moujahid. Un avis partagé par Abdelmounaïm Dilami qui trouve que ce rapport est "excessif à l'égard du Maroc". "Il est surprenant que l'Algérie soit mieux classée que le royaume", ajoute-t-il aussi. Dilami estime en outre que "RSF exploite les failles du Maroc auxquelles il existe des solutions pour ne citer que la réforme de la presse qui tarde à venir".