Le roi Mohammed VI a reçu le jeudi 7 avril dernier au palais royal de Rabat, Pedro Sanchez, président du gouvernement espagnol, qui a effectué, à l’invitation du souverain, une visite au Maroc dans le cadre d’une nouveau partenariat entre les Royaumes du Maroc et d’Espagne, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays.
Depuis Laâyoune, et plus précisément depuis le célèbre quartier de Maâtallah, voici un résumé des événements, des enjeux en cours et, aussi, de la manière dont l'Algérie des généraux vient de rater le coche:
Dans une déclaration conjointe adoptée au terme des discussions entre le roi Mohammed VI et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, le Maroc et l'Espagne entendent établir une feuille de route durable et ambitieuse, qui comprend plusieurs éléments touchant aux différents aspects de leur coopération bilatérale.
Ainsi, les sujets d’intérêt commun seront traités dans un esprit de confiance, dans la concertation, loin des actes unilatéraux ou des faits accomplis, précise la Déclaration, notant que la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises sera rétablie de façon ordonnée, y compris des dispositifs appropriés de contrôle douanier et des personnes au niveau terrestre et maritime.
Parmi les éléments qui figureront dans la feuille de route, il y a lieu de citer le rétablissement immédiat des liaisons maritimes de passagers entre les deux pays et de façon graduelle jusqu’à l’ouverture de l’ensemble des fréquences. Les préparatifs pour l’opération Paso del Estrecho/Marhaba seront entamés dans cette même perspective.
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De même, le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes dans la façade Atlantique sera réactivé, dans l’objectif de réaliser des avancées concrètes, tandis que des discussions concernant la gestion des espaces aériens seront engagées.
La coopération dans le domaine des migrations sera aussi relancée et renforcée, indique cette même Déclaration conjointe, qui précise que le Groupe permanent hispano-marocain sur la migration se réunira prochainement.
Par ailleurs, la coordination dans le cadre des présidences respectives du processus de Rabat, pendant la période 2022-2023, sera menée de manière à mettre en exergue la coopération exemplaire entre les deux pays dans ce domaine, à la faveur d’une approche globale et équilibrée du phénomène migratoire. Dans le même temps, la coopération sectorielle sera réactivée dans tous les domaines d’intérêt commun: économique, commercial, énergétique, industriel et culturel, entre autres, ajoute le document.
Figurent également parmi les éléments de la feuille de route, une réunion prochaine sur la facilitation des échanges économiques et des liaisons entre les deux pays et la priorité qui sera donnée dans cette nouvelle étape au domaine de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. Un groupe de travail spécifique sera établi à cet effet.
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La coopération culturelle sera renforcée. Dans ce cadre, un groupe de travail sectoriel dans le domaine de la culture et des sports sera établi. Un nouvel élan sera imprimé au conseil d’administration de la Fondation des Trois Cultures.
Les rapports d’activité des réunions et groupes de travail, établis ou réactivés, seront présentés à la Réunion de haut niveau. Les deux pays entameront des échanges sur la mise à jour du Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération, de 1991, sur la base des principes, des paramètres et des priorités devant guider leurs relations bilatérales dans les années à venir.
Il est certain que la reprise des relations entre le Maroc et l’Espagne a provoqué l’hystérie du régime militaire algérien, qui n’a guère hésité à camoufler sa colère.
Ainsi, après le choc des voisins algériens de la décision prise par le gouvernement espagnol de soutenir ouvertement la proposition marocaine d’autonomie comme la base sérieuse et crédible pour la résolution du différend créé autour du Sahara, le régime algérien a lâché ses porte-plumes officiels pour attaquer l'Espagne, accusée de «trahison», et dorénavant menacée d’une coupure de gaz.
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Dans une déclaration à l’agence de presse officielle algérienne, APS, Tewfiq Hakkar, le PDG de la Sonatrach, société étatique des hydrocarbures, a affirmé le vendredi 1er avril dernier, que malgré la crise ukrainienne et la flambée des prix du pétrole et du gaz, «l'Algérie a décidé de maintenir, pour l'ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n'est pas exclu de procéder à un recalcul des prix avec notre client espagnol». Cela signifie clairement que si révision à la hausse des prix du gaz algérien il y aura, cette mesure va uniquement cibler l’Espagne.
Une telle déclaration est à elle seule suffisante pour mesurer le degré de la rage impuissante du régime algérien, suite au tournant historique que le gouvernement espagnol, dirigé par Pedro Sanchez, vient d’opérer, en soutenant ouvertement la proposition marocaine d’autonomie comme la base sérieuse et crédible pour la résolution du différend créé autour du Sahara.
En réalité, l’Algérie s’est privée toute seule du levier de pression par le gaz sur l’Espagne. En fermant le GME, les gérontes qui dirigent l’Algérie ont accepté de voir leur part d’approvisionnement du marché espagnol passer de 40 à 23%. Aujourd’hui l’Algérie a perdu son statut de premier fournisseur de l’Espagne en gaz en faveur des Etats-Unis. La haine du Maroc a conduit le régime algérien droit au mur.
Avec cette menace, le régime algérien démontre qu’il est en difficulté, et, surtout, qu’il est dépourvu de leviers pour peser sur les relations internationales. Il n'a que le chantage au gaz. Une arme qui n’impressionne personne, et qui n’arrêtera pas le nouvel élan inexorable dans les relations entre Madrid et Rabat, lesquelles seront bénéfique pour les peuples espagnol et marocain.