"Nous retardons désormais la date à laquelle les utilisateurs devront relire et accepter les conditions", a indiqué vendredi l'entreprise dans un article de blog. Les modifications, qui devaient entrer en vigueur le 8 février, ne seront plus effectives qu'à partir du 15 mai.
La semaine dernière, WhatsApp avait demandé à ses quelque deux milliards d'utilisateurs d'accepter de nouvelles conditions avant le 8 février sous peine de ne plus pouvoir accéder à leur compte.
Cette décision a été interprétée par de nombreux détracteurs comme une tentative de la plateforme de partager davantage de données avec la maison mère, Facebook, qui a racheté WhatsApp en 2014.
Vendredi, la compagnie a tenu à assurer que la mise à jour ne "renforcerait pas notre capacité à partager des données avec Facebook", mais était avant tout destinée à aider des entreprises à mieux communiquer avec leurs clients via la plateforme.
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L'application souhaite notamment permettre aux annonceurs de vendre directement leurs produits sur WhatsApp, comme c'est déjà le cas en Inde, son plus grand marché avec quelque 400 millions d'utilisateurs.
"Nous savons qu'il y a eu de la confusion et de la désinformation à propos de cette mise à jour, et nous voulons aider tout le monde à comprendre nos principes et les faits", a défendu l'entreprise.
Les conversations WhatsApp continueront d'être chiffrées de bout en bout et ni Facebook ni WhatsApp n'auront la possibilité de voir ces messages privés, assure-t-elle.
L'annonce de la mise à jour la semaine dernière avait semé la panique et provoqué la colère de nombreux utilisateurs, qui s'alarmaient de l'abandon des valeurs fondatrices de WhatsApp. L'application a notamment bâti sa réputation sur la protection des données.
La plateforme avait tenté de calmer l'incendie à coups d'annonces rassurantes et de campagnes publicitaires, mais des services concurrents, comme Signal et Telegram, ont pu profiter de la confusion et vu leurs téléchargements s'envoler sur les magasins en ligne Apple Store et Google Play dans plusieurs pays.
Le fantasque patron de Tesla, Elon Musk, avait même incité ses abonnés sur Twitter à utiliser Signal, considérée comme l'une des applications les plus sécurisées du marché.
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De son côté, l'Autorité de la concurrence en Turquie a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête contre WhatsApp et Facebook, réclamant la suspension de la mise à jour. Les autorités du pays ont exhorté ces derniers jours les citoyens à privilégier l'utilisation d'une application de messagerie locale, BiP, développée par l'opérateur de téléphonie mobile Turkcell.
En Italie, l'Autorité de la protection des données a jugé que WhatsApp n'avait pas clairement communiqué la nature des modifications à ses clients. "Les conditions d'utilisation et les nouvelles mesures sur la vie privée ne permettent pas aux utilisateurs de comprendre quels changements sont introduits et quel sera concrètement le traitement des données après le 8 février", a estimé jeudi l'institution italienne, qui a dit s'être tournée vers le Comité européen de la protection des données.
La politique de confidentialité est un sujet crucial pour les grands noms de la tech, qui se voient régulièrement accusés par des régulateurs et des organisations du monde entier de vouloir exploiter toujours davantage d'informations personnelles afin de faire gonfler leurs revenus publicitaires.
Vendredi, la plateforme de réservation de voitures avec chauffeur Uber a annoncé des changements de ses conditions d'utilisation, effectifs à partir du 18 janvier.
"Merci de noter que nous ne faisons aucune modification à la façon dont nous utilisons vos données", s'est toutefois empressée de préciser l'entreprise. "Nous continuerons à maintenir notre politique de longue date consistant à ne pas partager ou vendre vos données pour des objectifs marketing ou publicitaires, sauf si nous avons votre accord."