Le World Weather Attribution (WWA), réseau universitaire international qui mène et publie des études sur l’impact du réchauffement climatique induit par l’homme sur les phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes, précipitations, vagues de chaleur, sécheresses…), a publié le mercredi 31 juillet une analyse des épisodes caniculaires qui sévissent en Europe et en Afrique du Nord. Et ses conclusions sont accablantes.
Ainsi, selon les cinq experts auteurs de cette étude, «la canicule méditerranéenne aurait été impossible sans le réchauffement dû aux combustibles fossiles». Ainsi, précisent-ils, «le changement climatique d’origine humaine rend les vagues de chaleur plus intenses et plus meurtrières». Évoquant un «dôme de chaleur» sous lequel suffoque littéralement le pourtour méditerranéen, les scientifiques «ont analysé les données climatiques afin de comparer l’évolution de ce type d’événements entre le climat actuel, marqué par un réchauffement global d’environ 1,3°C, et le climat préindustriel, plus frais», indiquent-ils.
L’analyse s’appuie sur les températures hors normes relevées en Espagne, où il a fait jusqu’à 44°C la semaine dernière, mais aussi en Grèce, où le thermomètre a culminé deux semaines durant en juillet à 43°C. Le Maroc est lui aussi fortement éprouvé par cette canicule, qui a causé 21 décès dans la région de Béni Mellal, où le thermomètre a grimpé jusqu’à 48°C.
L’Italie, la France et le Portugal ne sont pas en reste, avec l’avènement de vagues de chaleur extrême et la multiplication des feux de forêt. «Cette vague de chaleur est survenue après 13 mois de chaleur extrême à l’échelle mondiale, chacun des 13 derniers mois étant le plus chaud jamais enregistré», indique l’étude.
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Et les chercheurs d’annoncer que «des vagues de chaleur similaires affectant la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et le Maroc devraient désormais se produire en moyenne une fois tous les dix ans dans le climat actuel». Ainsi, prédisent-ils, «si la planète ne cesse pas rapidement de brûler du charbon, du pétrole et du gaz, ces phénomènes deviendront plus chauds, plus fréquents et plus durables».