Noureddine Harrak, président de l'Association nationale des propriétaires de cafés et de restaurants, relevant de la CGEM, n’a pas caché son inquiétude, au cours de cet entretien. A l'approche du Ramadan, les professionnels de la restauration qu'il représente craignent que leur situation ne se détériore davantage.
Filmé par Le360, il s’est donc directement adressé au gouvernement: "nous lançons un nouvel appel à l'Exécutif pour qu'il annonce le plus rapidement possible les décisions qu'il compte prendre pour le ramadan", a-t-il lancé, expliquant que les professionnels veulent prendre leurs dispositions à l'avance, "face à la perspective d'un confinement total ou partiel".
"Nous avons entrepris plusieurs tentatives, en vain, pour dialoguer avec le Comité de veille économique pour essayer de trouver des solutions de relance [(...) et nous avons du] mal à redresser [notre activité] face au Covid-19", a-t-il affirmé, expliquant que depuis le début de la crise sanitaire, ce sont près de 25.000 cafés et restaurants qui ont fait faillite.
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Cafetiers comme restaurateurs du Maroc redoutent aujourd’hui l’instauration d’un nouveau confinement, qui serait cette fois-ci total, et qui serait décrété par le gouvernement au cours du mois de ramadan à venir. Cette mesure, si elle en venait à être appliquée, aggraverait leur situation déjà préoccupante, soutiennent-ils, en particulier celle de milliers de salariés.
Ils sont en effet quotidiennement astreints, depuis plusieurs semaines, à respecter les horaires du couvre-feu, qui débute à 20 heures.
Les restaurateurs et cafetiers du Maroc proposent donc qu'un plan d'aide financière soit octroyé aux membres de leur corporation, via un fonds d'indemnisation, qui concernerait les loyers dûs par les établissements, ainsi qu'un soutien conséquent au chômage technique partiel auxquels sont confrontés leurs employés, non déclarés à la CNSS.
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"Ces revendications n'ont jamais trouvé d’écho, ni même un début de solution", déplore le président de cette association, fortement présente dans les villes.
Autre solution préconisée par le président de l’association des cafetiers et restaurateurs du Maroc: un confinement partiel, qui débuterait quelques heures après la rupture du jeûne. Noureddine Harrak a même brandi, au cours de cet entretien, la menace d'une grève générale de 48 heures, qui pourrait être décrétée par l’ensemble des membres de cette corporation, dès lundi prochain.
Toutefois, cette menace semble, pour l’heure, fragilisée par des dissensions qui minent actuellement la corporation.