Sous le titre «Qualité inconnue: l’invisible crise de l’eau», le rapport de la Banque mondiale souligne que la détérioration de la qualité de l’eau touche l’ensemble des pays et réduit d’un tiers la croissance économique potentielle des zones fortement polluées. Ses auteurs demandent que l’on accorde, au plan mondial, national et local, une attention immédiate à ces dangers qui menacent aussi bien les pays développés que les pays en développement.
Le rapport place le Maroc parmi les pays où les nitrates dans l’eau potable dépassent souvent les seuils de sécurité conventionnels, non seulement en raison de fortes concentrations dans les eaux de surface, mais aussi en raison de la contamination des eaux souterraines. Outre le Maroc, ce constat est valable pour l’Inde, le Japon, le Liban, le Niger, le Nigéria, le Pakistan, les Philippines, le Sénégal, la Turquie et la Palestine.
L’azote est l’une des principales causes de la mauvaise qualité de l’eau: répandu sous forme d’engrais sur les terres agricoles, il finit sa course dans les rivières, les lacs et les océans où il se transforme en nitrates, relève le rapport.
Les enfants exposés aux nitrates dès leur plus jeune âge souffrent de problèmes de croissance et de développement cérébral qui ont des répercussions sur leur santé et, plus tard, sur leur capacité à gagner leur vie à l’âge adulte.
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Le ruissellement et le déversement dans l’eau de chaque kilogramme d’engrais azoté supplémentaire par hectare sont susceptibles de relever dans une proportion pouvant aller jusqu’à 19% le niveau de retard de croissance chez les enfants et de réduire de quelque 2 % leurs revenus à l’âge adulte en comparaison des enfants non exposés à ces produits.
Le rapport recommande aux pays de prendre diverses mesures pour améliorer la qualité de l’eau: politiques et normes environnementales; évaluation exacte des charges polluantes; systèmes efficaces d’application de la réglementation; infrastructures de traitement des eaux facilitées par des mesures d’incitation en faveur de l’investissement privé; communication d’informations fiables et exactes aux ménages pour encourager la participation citoyenne, etc.