Vers une inévitable hausse des prix des carburants à la pompe

Pistolet de distribution de carburant, à une station-service.

Revue de presseMalgré la flambée des cours à l’international, les distributeurs de pétrole n’ont pas répercuté la hausse des prix qu’ils ont subie au cours de ce mois de février 2024. Les sociétés distributrices ne pourront toutefois pas le faire indéfiniment, surtout que dans le monde, la situation s’annonce critique. Une revue de presse des Inspirations Éco.

Le 21/02/2024 à 20h13

Alors que les cours du pétrole poursuivent leur tendance haussière, au Maroc, sur deux quinzaines successives, les sociétés distributrices de pétrole se sont abstenues de répercuter la hausse qu’ils ont subie.

Il a cependant été question d’une augmentation de près de 40 centimes le litre soit appliquée dans les stations-service, dès la fin du mois de janvier dernier. Et une autre hausse aurait dû avoir lieu à la mi-février, mais rien ne s’est finalement produit, explique Les Inspirations Éco de ce jeudi 22 février 2024.

Mostafa Labrak, expert en énergie et directeur général d’Energysium consulting, a expliqué au quotidien que l’actuelle conjoncture, caractérisée par une inflation persistante, et le pouvoir d’achat affaibli des consommateurs au Maroc, ont contribué au fait que les distributeurs ont jusqu’à présent contenu leurs marges.

Autre facteur à la non-augmentation jusqu’ici des prix à la pompe, le coup de massue que leur avait asséné le Conseil de la concurrence, qui avait mis à l’amende neuf sociétés de distribution, qui avaient été épinglées à cause de pratiques anticoncurrentielles, ce qui les a dissuadés d’augmenter leurs prix.

Désormais en effet, les sociétés de distribution de pétrole se «doivent [de] fournir un reporting à une fréquence trimestrielle, sur l’état des achats, du stock, l’évolution et les variations des marchés internationaux, ainsi que les répercussions [qu’ils apportent] sur les prix dans le marché national», précise Les Inspirations Éco, qui explique que ce suivi rapproché a été défini sur une durée de trois années.

La hausse des prix à la pompe reste toutefois inévitable, au vu de la situation, qui s’annonce critique, sur les cours mondiaux.

Il faudra donc que les consommateurs s’accommodent d’une hausse d’éventuellement 1 dirham le litre, dès la fin de ce mois de février, indique le quotidien spécialisé.

Pour Mostafa Labrak, la demande mondiale n’a certes pas repris, notamment en Chine, car si cela avait été le cas, la situation serait autre, «mais tout porte à croire que les prix ont tendance à grimper, surtout avec l’arrivée du beau temps», toujours caractérisé par une croissance de la demande en pétrole.

Dans un récent rapport consulté par Les Inspirations Éco, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) revoit à la baisse les prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2024, car selon cette instance, une transition vers les énergies vertes devrait supplanter l’utilisation des combustibles issus de vieux fossiles polluants.

Le quotidien précise enfin que Mostafa Labrak «a affirmé que les pays producteurs ne sont plus dans l’optique d’une augmentation de la production de pétrole, [car ils] préfèrent orienter leurs investissements vers d’autres secteurs d’activité».

Par Nabil Ouzzane
Le 21/02/2024 à 20h13