Peu le savent. Le Royaume compte 13 filières de valorisation des déchets qui totalisent 26 millions de tonnes annuellement. Les matières issues des foyers constituent une ressource substantielle, avec 7 millions de tonnes annuellement. Le papier et le carton ne sont pas en reste, avec une collecte annuelle qui avoisine les 600.000 tonnes.
Ces chiffres sont rapportés par le magazine Finances News Hebdo qui souligne que de ce fait, la collecte, le tri et le recyclage de ces déchets offrent une opportunité importante aux industries.
D’après une étude mandatée par le ministère de l’Industrie au sujet de l’écosystème vert, le secteur de la valorisation des déchets pourrait conduire à la création de 60.000 emplois d’ici 2030. Car l’objectif est de transformer 65% des déchets en ressources, et les retombées financières de cet écosystème pourraient générer un chiffre d’affaires de 12,2 milliards de dirhams et une valeur ajoutée de 3,7 milliards de dirhams.
Le bien-fondé de la démarche n’est plus à démontrer. «En substituant ces déchets à plusieurs types de matières premières importées, le pays renforce sa souveraineté industrielle et réduit les dépenses en devises étrangères. En recyclant les déchets, les industries réduisent les émissions de gaz à effet de serre associées à leur élimination par voie d’enfouissement, tout en préservant les ressources naturelles», affirme Mounir Elbari, président de la Coalition pour la valorisation des déchets (Covad), cité par le magazine.
De plus, en valorisant les déchets comme sources d’énergie ou de matières premières alternatives, les entreprises diminuent leur dépendance aux combustibles fossiles et aux matières premières vierges, contribuant ainsi à atténuer leur impact environnemental global.
Parmi les exemples réussis, les cimenteries qui récupèrent les déchets industriels et ménagers, les réutilisent comme combustibles en lieu et place du pétrole ou du charbon pour alimenter les machines de broyage dans le processus de production du ciment.
«Le principal défi réside dans l’accès aux gisements des déchets, notamment en raison de l’absence de tri à la source, ce qui entraîne une forte contamination et humidification des matériaux. De plus, le peu de matière récupérable se retrouve dans les circuits de collecte informelle et alimente une réelle économie parallèle», explique le président de la Covad.
Selon ce dernier, pour permettre un réel essor du secteur de la valorisation des déchets et atteindre un taux de valorisation global de 60% contre 15% actuellement, l’instauration du tri à la source et l’amélioration des conditions de collecte en amont sur tout le territoire doivent être une priorité. Cela implique de réviser le modèle économique de la collecte des déchets.