Véritable baromètre de la campagne agricole et de l’économie nationale, la céréaliculture représente la filière la plus importante du secteur agricole marocain. Elle regroupe ainsi 1,4 million d’exploitations réparties sur 3,65 millions d’hectares, soit plus de 70% de la surface agricole utile (SAU).
Générant près de 30 millions de journées de travail chaque année, cette activité assure l’emploi à plus de 2,3 millions de personnes, représentant environ 18% de la population active. Cependant, la réduction de la fluctuation des récoltes passe nécessairement par une meilleure maîtrise de l’impact météorologique, comme le souligne le magazine Finances News Hebdo.
Pour répondre à cet enjeu, l’Institut national de recherche agronomique (INRA), en partenariat avec le Centre international de recherche agricole pour les zones arides, met en œuvre un programme ambitieux visant à développer des variétés résilientes à la sécheresse. Ce programme a déjà permis de produire de nouvelles semences pour les principales céréales, tout en élargissant les recherches à des espèces comme l’avoine ou le triticale.
«Ce programme a nécessité une décennie de recherche. L’objectif est de combiner, dans une seule variété, les qualités de différentes semences, en privilégiant notamment la résistance à la sécheresse et aux maladies, sans pour autant négliger le rendement. Nous exploitons la diversité génétique pour identifier les caractéristiques souhaitées. Les résultats obtenus lors des expérimentations menées dans plusieurs régions du Royaume ont été très concluants», déclare Faouzi Bekkaoui, Directeur général de l’INRA, cité par Finances News.
L’objectif final est de réduire la dépendance du Maroc vis-à-vis des importations de blé, de préserver les réserves en devises et de stabiliser les revenus des agriculteurs. Avec des importations de blé atteignant en moyenne 6 millions de tonnes par an pour une valeur de plus de 13 milliards de dirhams, cette charge pèse considérablement sur la balance commerciale et celle des paiements.
La céréaliculture constitue également une source de revenu pour 80% de la population rurale et joue un rôle de soutien majeur pour les filières d’élevage. Avec une valeur ajoutée moyenne de 10 milliards de dirhams et un chiffre d’affaires de 16 milliards de dirhams, elle représente environ 20% du chiffre d’affaires de l’agriculture nationale.
Toutefois, cette activité reste fortement dépendante des aléas climatiques. La récolte annuelle peut varier considérablement, oscillant entre 30 et 110 millions de quintaux selon les années. La pluviométrie demeure le facteur déterminant dans le rendement, particulièrement dans les zones bour, où se situe la majorité des exploitations.