Un projet «agriculture 2.0», issu d’un partenariat maroco-espagnol, voit le jour pour faire progresser les pratiques agricoles en Afrique du Nord grâce à des technologies de pointe. Il rassemble différents acteurs dont, côté marocain, l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), le Green Energy Park (GEP), la Fondation marocaine pour la science, l’innovation et la recherche (MAScIR) et les Domaines agricoles du Maroc, et côté espagnol l’Institut technologique des Canaries (ITC) et le cabinet de conseil en environnement Elittoral.
Le projet, faisant partie intégrante de l’initiative «Inno Espa Maroc Energy», vise cinq principaux objectifs, indique l’IRESEN dans un communiqué. Le premier est de développer un business model durable offrant des services innovants aux agriculteurs.
Le deuxième est d’utiliser le traitement d’images hyperspectrales (technique d’acquisition simultanée d’images d’une même scène dans un ensemble de bandes spectrales étroites et contiguës) pour des solutions d’irrigation intégrées via l’énergie solaire.
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Le troisième objectif est de créer des outils logiciels pour optimiser l’utilisation de l’eau et des énergies renouvelables. Le quatrième est d’implémenter et intégrer des équipements comme des onduleurs solaires et des instruments spécialisés. Le cinquième est de développer des outils de dimensionnement et de simulation pour des solutions intelligentes de gestion de l’eau adaptées au secteur agricole marocain.
Un système de pompage d’eau «hors réseau»
«Face à la rareté de l’eau, une gestion efficace est essentielle, surtout dans le secteur agricole, grand consommateur de cette ressource. Le projet ″Agriculture 2.0″ répond à ce défi en mettant en place des systèmes d’irrigation avancés alimentés entièrement par de l’énergie verte. Ces systèmes d’irrigation permettront une gestion optimale et raisonnée des ressources en eau», note la même source.
L’IRESEN et le GEP ont apporté une contribution significative à ce projet, en se concentrant sur l’utilisation durable des énergies renouvelables pour l’irrigation agricole, relève le communiqué. Ce qui a donné lieu à une réalisation «clé» qui est le système de pompage de l’eau hors réseau, fonctionnant de manière autonome sans connexion au réseau électrique national.
Ce système, est-il expliqué, optimise l’utilisation de l’énergie solaire renouvelable pour alimenter la pompe de surface, essentielle pour transporter l’eau du réservoir vers les cultures.
Le système, est-il précisé, comprend 13,92 KWc de panneaux solaires, 20,16 kWh de stockage d’énergie par batteries, et une production annuelle de 17.172 kWh, équivalant à 12,4 tonnes de CO2 évitées (518 arbres plantés). Depuis avril 2024, ce système fonctionne à 100% avec de l’énergie verte et hors réseau, «démontrant un changement significatif vers des pratiques agricoles durables».