Dans son dernier rapport, la Cour des comptes s’est montrée catégorique: l’expérience des quatre villes nouvelles n’a pas été concluante. C’est ce qu’affirme le quotidien L’Economiste dans son édition du mardi 17 décembre. Pourtant, la création de Tamesna, Tamansourt, Lakhyayta et Chrafate portait de nombreux espoirs, qui se sont révélés déçus.
«Ces nouvelles villes ont été traitées comme de simples lotissements immobiliers, se limitant à une fonction d’habitation. Le nombre de résidents et les unités de logement réalisés n’ont pas dépassé 20 % des objectifs annoncés», lit-on.
En parallèle, ces villes n’ont pas été équipées de tous les infrastructures publiques prévues initialement. Le rapport met également en lumière l’absence d’un cadre légal spécifique pour régir ces projets, ce qui a conduit à leur traitement selon les dispositions de la loi relative aux lotissements, groupes d’habitations et morcellements de terrains.
«Pourtant, la différence entre les concepts des nouvelles villes et des lotissements est on ne peut plus claire, notamment en termes de taille et de dimension démographique», souligne L’Economiste. Le rapport précise que les circulaires ministérielles, adoptées pour pallier ce vide juridique, ont apporté des solutions partielles à certains problèmes rencontrés par ces nouvelles villes, comme les autorisations préliminaires et la régularisation foncière des terrains concernés dans le cadre de partenariats avec le secteur privé. Cependant, la Cour a critiqué la limitation des fonctions des nouvelles villes, qui restent principalement axées sur l’habitat.
L’exemple de Tamansourt est éloquent. À l’origine, cette ville devait remplir des fonctions résidentielle, touristique, universitaire et écologique. «En réalité, la ville ne dispose d’aucun projet touristique, hôtelier ou universitaire. Il en va de même pour Tamesna, qui repose essentiellement sur la fonction résidentielle», poursuit le journal.
Par le passé, une prise de conscience des retards dans les équipements avait émergé. Pour y remédier, des conventions de partenariat et de financement visant la relance et la mise en valeur des villes nouvelles Tamesna et Tamansourt ont été conclues, respectivement en 2013 et 2014.
Pour Tamansourt, le montant global à mobiliser était de 1,3 milliard de dirhams, dont 1,1 milliard de dirhams (soit 81% du total) destiné au projet du campus universitaire, qui peine toujours à voir le jour. En ce qui concerne Tamesna, le montant global à mobiliser s’élevait à 538 millions de dirhams. Le délai de réalisation du plan de relance, fixé à cinq ans (2013-2017), n’a pas été respecté, et la majorité des projets restent encore en cours de réalisation.