Trois régions captent 58,5% du PIB: les disparités régionales de plus en plus marquées

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Revue de presseLes dernières statistiques du Haut-Commissariat au Plan confirment l’ampleur des déséquilibres territoriaux au Maroc. En 2023, si certaines régions se distinguent par une croissance soutenue, d’autres voient leur activité stagner, voire reculer. Une réalité illustrée par la concentration de la richesse nationale autour de quelques pôles et met en lumière les défis persistants de l’aménagement du territoire. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 03/09/2025 à 20h05

Les dernières données du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur les comptes régionaux de 2023 confirment la persistance des écarts économiques entre les territoires du Royaume. Si la croissance nationale s’est établie à 3,7%, les performances régionales affichent de nettes disparités, certaines régions connaissant une forte expansion, d’autres accusant un ralentissement, voire un recul, indique le magazine Challenge.

Cinq régions ont enregistré des croissances supérieures à la moyenne nationale. Dakhla-Oued Ed Dahab s’impose avec une progression spectaculaire de 10,1%, soutenue par la pêche et les travaux publics. Fès-Meknès suit avec 8,9%, portée par l’agriculture et les services, tandis que Marrakech-Safi profite du rebond touristique avec 6,3%. Casablanca-Settat (+5%) bénéficie de son tissu industriel et de ses services, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (+4,9%) confirme son dynamisme industriel et logistique.

D’autres régions affichent des performances plus modestes: Laâyoune-Saguia Al Hamra (+2,9%), Souss-Massa (+1,8%) ou encore Rabat-Salé-Kénitra, Guelmim-Oued Noun et Drâa-Tafilalet, toutes en dessous de 1,5%. En revanche, deux régions reculent: Béni Mellal-Khénifra (-1,3%) et l’Oriental (-1%), principalement en raison de la baisse agricole, lit-on.

La répartition de la richesse nationale met en évidence une forte concentration. Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima génèrent à elles seules 58,5% du PIB, relève Challenge. Casablanca-Settat demeure le véritable moteur économique du pays (32,2%), suivie de Rabat-Salé-Kénitra (15,7%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,6%). Cinq autres régions contribuent à un tiers du PIB, tandis que les régions du Sud et Drâa-Tafilalet ne pèsent que 7,6%.

L’écart moyen entre les PIB régionaux et la moyenne nationale s’est creusé, passant de 73,3 à 83,1 milliards de dirhams entre 2022 et 2023, signe d’un renforcement des déséquilibres territoriaux.

L’analyse sectorielle révèle des structures contrastées. Les activités primaires représentent 11,1% du PIB national, mais cette part grimpe fortement à Fès-Meknès (25,8%), Drâa-Tafilalet (19,8%) ou Souss-Massa (18,6%), alors qu’elle est marginale à Casablanca-Settat (4%). L’industrie (25,3% du PIB national) est dominée par Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (61,4% de la valeur ajoutée industrielle). Les services, qui constituent 53,7% du PIB, sont prépondérants dans des régions comme Guelmim-Oued Noun (74,1%) ou l’Oriental (54,8%).

Ces données confirment la concentration géographique des activités économiques: quatre régions produisent près de 60% de la valeur agricole, tandis que l’industrie reste polarisée autour de Casablanca et Tanger. Dans les services, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi et Tanger-Tétouan-Al Hoceima génèrent plus des deux tiers de la richesse nationale.

Un constat clair se dégage: malgré des poches de dynamisme, le développement régional au Maroc demeure déséquilibré, faisant de la réduction des disparités un défi stratégique pour la cohésion économique et sociale du pays.

Par La Rédaction
Le 03/09/2025 à 20h05