A partir de janvier 2026, l’Union européenne appliquera une taxe carbone sur les importations les plus polluantes. Pour le Maroc, partenaire commercial majeur de l’Europe, cette échéance n’est pas seulement une contrainte. «C’est un signal d’alarme et une opportunité à saisir», écrit le quotidien Les Inspirations Eco. dans son édition du 10 septembre.
Face à l’urgence climatique et à l’accélération des dérèglements environnementaux, l’Europe veut aligner son commerce extérieur avec son objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Concrètement, cela signifie qu’un prix sera fixé sur le carbone contenu dans les produits importés (ciment, acier, aluminium, engrais, électricité, hydrogène) afin de décourager les industries polluantes et de protéger la planète.
Le Maroc, engagé depuis plusieurs années dans une transition énergétique, devra adapter ses industries pour rester compétitif. La nouvelle règle n’est pas seulement une taxe, mais un appel à transformer nos modes de production et à accélérer la décarbonation. Les secteurs les plus exposés sont les engrais phosphatés, la sidérurgie, le ciment et l’aluminium. Mais d’autres filières, comme l’agriculture et l’agroalimentaire, seront elles aussi concernées de manière indirecte, puisqu’elles devront progressivement répondre à de nouvelles exigences européennes en matière de traçabilité et d’empreinte carbone.
Si certains industriels redoutent l’impact du mécanisme, les études montrent que l’exposition du Maroc au CBAM reste limitée, estimée à seulement 0,3% du PIB. Mieux encore, le Royaume dispose déjà d’atouts grâce aux investissements massifs dans les énergies renouvelables et à la mise en place d’un premier socle de fiscalité verte, avec notamment une TVA avantageuse pour les énergies propres, des incitations à l’acquisition de véhicules électriques et des redevances environnementales.
Le Partenariat vert UE–Maroc représente une chance à ne pas négliger. Il permettra d’accompagner les entreprises dans leur mise à niveau, de financer des projets verts et de faciliter la reconnaissance internationale des certificats d’énergie renouvelable. En adoptant des normes claires de reporting carbone, le Maroc pourra non seulement sécuriser ses parts de marché en Europe, mais aussi se positionner comme un fournisseur régional crédible de production bas carbone.
«La taxe carbone européenne ne doit pas être vue comme une sanction, mais comme un catalyseur. Elle nous rappelle que l’avenir économique passe par le respect de l’environnement. Pour les industriels, c’est le moment d’investir dans des procédés propres. Pour les pouvoirs publics, l’enjeu est de bâtir une fiscalité verte cohérente. Et pour le Maroc, c’est l’occasion de consolider son rôle de pionnier de la transition énergétique en Afrique et en Méditerranée», explique Les Inspirations Eco.








