Stelia Aerospace, filiale à 100% d’Airbus, vient de poser la première de sa seconde usine au Maroc. La cérémonie a été présidée, le mercredi 02 décembre 2015 par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, et Cédric Gautier, président de Stelia Aerospace. D’emblée, le ministre a souligné la volonté du Maroc de se transformer en une plateforme pour de nombreux secteurs industriels, notamment ceux des métiers mondiaux du Maroc dont l’aéronautique».
Cette nouvelle unité dont les travaux de terrassement ont démarré sera opérationnelle en juillet 2016. D’ici là, afin de faire face à la forte demande du marché, «on a loué 2 bâtiments et formé des collaborateurs pour assurer déjà la production», a souligné le PDG de Stelia Aerospace. Cette unité, réalisée sur un terrain de 3 ha au Midparc dont 15000m2 couverts, et qui nécessitera un investissement de 40 millions d’euros et la création de 400 nouveaux emplois, permettra l’assemblage de sous-ensembles aéronautiques et rivetage d’éléments de structures et usinage/équipement de pièces élémentaires (profilés, tubes, etc.).
Selon Cédric Gautier, «l’essentiel des éléments assemblés sont produits par des sous-traitants locaux. Le taux d’intégration au niveau de notre premier site varie entre 60 et 70%». Il ajoute que «l’approvisionnement de Stelia Aerospace au Maroc auprès de la supply-chain locale tournera autour de 25 millions de dollars à moyen terme». Il sera ainsi encouragé le développement de la production et de l’usinage de produits de petites et grandes dimensions, la tôlerie, le traitement de surface, la peinture, la logistique, etc.
Ce taux d’intégration largement supérieur à l’ambition du gouvernement dans son Plan d’accélération industriel et au niveau de la convention signée avec le secteur aéronautique va certainement pousser le Gouvernement à être encore plus ambitieux dans le domaine de l’intégration locale. «Vu le niveau élevé du taux d’intégration de Stelia Aerospace, nous allons être plus ambitieux en terme d’intégration locale à l’avenir», a souligné Moulay Hafid Elalamy, sachant que le taux d’intégration local du secteur varie autour de 18% et l’ambition du gouvernement est de le porter à hauteur de 35% à l’horizon 2020.
Au delà de la forte intégration du contenu local, le PDG de la filiale d’Airbus a aussi mis l’accent sur «la mise en place de tout un écosystème autour des deux unités marocaines du groupe avec l’implantation d’acteurs étrangers et de sous-traitants locaux». Et sur ce point, il a tenu à saluer les facteurs favorables à l’investissement par le Maroc au niveau du secteur de l’aéronautique dont l’IMA (Institut des métiers de l’aéronautique), le GIMAS (Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales), le réseau de sous-traitant, l’accès au foncier, la qualité de la main d’œuvre, etc.
Enfin, le ministre a souligné que « le secteur aéronautique a engrangé des réalisations remarquables avec plus de 130 entreprises implantées et la création de plus de 11000 emplois dans un secteur hautement technologique». Le ministre a rappelé que le Maroc ambitionne d’attirer 100 nouveaux acteurs dans le secteur, créer 23000 nouveaux postes et générer 16 milliards de chiffres d’affaires complémentaires à l’horizon 2020. De même, le gouvernement compte porter le taux d’intégration local du secteur de 18% à 35%, à cette date.