Risque pays: le Maroc consolide sa position parmi les signatures les plus sûres d’Afrique

Siège de Coface à Paris.

Revue de presseLe relèvement de la note de solvabilité du Trésor et les évaluations favorables des principaux assureurs-crédit internationaux confirment l’amélioration de la perception du risque pays du Maroc. Stabilité politique, continuité des politiques économiques et attractivité croissante pour les investissements étrangers renforcent la crédibilité du Royaume sur les marchés financiers et auprès des opérateurs économiques. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 23/12/2025 à 19h23

Le relèvement de la note de solvabilité du Trésor marocain à «BBB» par les agences de notation financière, conjugué au maintien d’évaluations favorables auprès des principaux assureurs-crédit internationaux, traduit une amélioration notable de la perception du risque pays du Maroc. Cette évolution, décrite comme un alignement des planètes par le quotidien Les Inspirations Eco, qui consacre une analyse au sujet dans son édition du 24 décembre, constitue un signal positif pour les investisseurs et les opérateurs économiques à la recherche d’opportunités, même si ces notations ne produisent pas d’effets automatiques sur les flux d’investissement.

Les notations souveraines et celles des assureurs-crédit jouent un rôle clé dans l’appréciation de la signature financière d’un pays. Elles fournissent des indications sur la solidité macroéconomique et institutionnelle, la stabilité politique ainsi que sur le risque de crédit interentreprises. Les évaluations émises par les assureurs-crédit visent plus spécifiquement à mesurer la capacité moyenne des entreprises d’un pays à honorer leurs engagements de paiement dans les délais. Une meilleure note se traduit généralement par une réduction de la prime de risque appliquée aux transactions vers le pays concerné.

Dans son évaluation 2025, le groupe Coface classe le Maroc en catégorie B sur une échelle allant de A à D. «Cette notation est principalement justifiée par la stabilité politique et institutionnelle du Royaume, la clarté et la densité de ses relations économiques avec les États-Unis et l’Europe, ainsi que par la dynamique soutenue des investissements directs étrangers», rapporte Les Inspirations Eco. Les récents succès diplomatiques et géopolitiques de Rabat sur la question du Sahara marocain ont également contribué à modifier favorablement la lecture du risque pays, ouvrant la voie à un possible reclassement à moyen terme.

Les analystes de Coface mettent également en avant la continuité de la politique économique marocaine, marquée par la maîtrise de la dette publique et du déficit budgétaire, la consolidation des réserves de change et l’orientation stratégique des investissements des entreprises marocaines vers le continent africain. Ces éléments renforcent la crédibilité du pays auprès des acteurs financiers internationaux.

À l’échelle du Maghreb, le Maroc se distingue nettement de ses voisins. Il figure également parmi les pays les mieux notés en Afrique, aux côtés du Botswana et de la Namibie. Dans la compétition continentale pour l’attraction des investissements directs étrangers, plusieurs économies comparables, dont l’Égypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Tunisie et le Ghana, sont classées un cran en dessous, avec une notation «C» chez les principaux assureurs-crédit européens.

Chez Coface, Allianz Trade et Credendo, le Maroc se démarque particulièrement sur les deux critères centraux de l’évaluation du risque pays: le risque politique et l’environnement des affaires. La stabilité politique constitue un facteur unanimement reconnu par l’ensemble des assureurs-crédit. Credendo attribue ainsi au Maroc la note de 2 sur une échelle de sept niveaux, ce qui représente la meilleure performance parmi les grandes économies africaines. Plus la note se rapproche de 1, plus le risque est considéré comme faible, ce qui renforce la confiance des investisseurs et des opérateurs économiques.

L’environnement des affaires affiche également une amélioration notable. Malgré des difficultés persistantes liées au règlement des litiges commerciaux et certains incidents affectant des exportateurs européens, le Maroc se maintient en A4 chez Coface, soit la quatrième sous-catégorie du meilleur niveau de classification. Une tendance similaire est observée chez Allianz Trade, où le Royaume est classé en catégorie C sur une échelle allant jusqu’à G.

«Le risque pays repose sur deux composantes essentielles», rappelle Les Inspirations Eco. La première concerne l’environnement des affaires, évalué à travers la transparence financière des entreprises et l’efficacité du système judiciaire dans le traitement des créances et des litiges. La seconde porte sur le risque politique, apprécié à partir de facteurs internes tels que le climat social, mais aussi d’éléments externes comme l’historique et l’intensité des conflits, ainsi que le risque terroriste, devenu un critère d’analyse à part entière.

Les analystes rappellent toutefois que la notation du risque pays ne se substitue pas aux autres démarches d’évaluation du risque. Elle constitue un outil parmi d’autres pour les investisseurs et les entreprises. Des opportunités solides peuvent exister dans des pays jugés risqués, tout comme des entreprises fragiles peuvent opérer dans des environnements réputés fiables. Le risque global résulte ainsi de la combinaison des caractéristiques propres à l’entreprise et de celles du pays dans lequel elle évolue.

Par ailleurs, le Maroc se distingue également dans la classification des risques pays établie dans le cadre de la convention internationale sur les crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public. Le Royaume y obtient la note de 3, la meilleure en Afrique, et devance plusieurs pays considérés comme plus avancés économiquement. Cet arrangement international réunit notamment l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, les États-Unis, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, la Suisse, la Turquie et l’Union européenne.

Ces classifications constituent un pilier des règles encadrant les taux minimaux de primes de risque appliqués aux crédits à l’exportation. Elles prennent en compte le risque de non-remboursement de la dette extérieure, mais aussi le risque de transfert et de convertibilité, c’est-à-dire la possibilité qu’un gouvernement impose des restrictions sur les flux de capitaux ou les devises. S’y ajoutent les risques liés aux cas de force majeure, tels que les conflits armés, les expropriations, les troubles civils ou les catastrophes naturelles.

Par La Rédaction
Le 23/12/2025 à 19h23