En janvier dernier, même les plus optimistes ne pouvaient s’attendre à une année boursière aussi dynamique que celle que l’on a connu en 2016.
A cinq séances de la fin de l’exercice en cours, les principaux indices de la place affichent des hausses pour le moins surprenantes. Le Masi, indice intégrant l’ensemble des valeurs du marché, s’est par exemple apprécié de plus de 32%. Il en est de même pour le Footsie Morocco All Liquid qui s’est apprécié de plus de 35%. A lui seul, ce mois de décembre contribue à plus du tiers à cette performance avec, en prime, une volumétrie qui atteint des niveaux élevés en raison des traditionnelles opérations d’aller-retour de fin d’année.
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Pour expliquer cette performance, il faudrait avant tout s’intéresser aux grosses capitalisations. A titre d’illustration, le Footsie 15 qui intègre les 15 plus grandes valeurs du marché affiche une hausse de 45%, soit un niveau supérieur à celui des indices retraçant l’ensemble du marché.
Parmi ces valeurs, on notera d’abord le bon comportement des deux grands groupes bancaires que sont Attijariwafa bank et BCP. Poursuivant leur dynamique sur le marché local et leur stratégie d’expansion en Afrique, les deux banques ont vu le cours de leurs actions en Bourse s’apprécier respectivement de 24,3% et 34,19% depuis le début de l’année jusqu’à la fin de la séance du vendredi 23 décembre. Wafa assurance, autre grosse capitalisation boursière, a pour sa part vu son cours s’apprécier de 43,27% sur la même période.
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Le secteur des cimentiers, marqué cette année par deux grosses opérations stratégiques ayant concerné Lafarge Ciment et Holcim Maroc d’un côté, et Ciments du Maroc de l'autre, fait également partie des principaux contributeurs à la bonne performance du marché cette année. Il suffit à ce titre de citer la hausse de 37,56% du cours de Ciments du Maroc et la hausse de 52,04% du cours de LafargeHolcim qui ont fusionné.
Le redressement des deux valeurs immobilières phares du marché, Addoha et Alliances qui ont lancé avec succès des plans de restructuration, constitue également un facteur ayant joué en faveur de la bonne tenue de la Bourse cette année. Addoha et Alliances ont ainsi enregistré deux des plus importantes performances de l’année, avec des hausses de 85,5% et 131,71% de leurs cours respectifs.
Autre grosse capitalisation à s’être distinguée cette année, Total Maroc, dont les derniers résultats ont été stimulés par la hausse de ses marges rendue possible par la libéralisation du secteur des hydrocarbures. Le distributeur a donc logiquement vu son cours en Bourse doubler depuis le début de l’année.
Cosumar, Managem, Taqa Morocco ou encore le nouvel entrant, Marsa Maroc, sont également des valeurs qui se sont distinguées cette année en enregistrant des performances exceptionnelles ayant tiré vers le haut la performance globale du marché boursier.
2016, année de la démutualisationL’année sortante est donc particulière pour la Bourse de Casablanca, et ce n’est pas seulement à cause des performances enregistrées, mais également en raison de plusieurs faits marquants ayant replacé la Bourse au cœur de l’actualité économique nationale.
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Il s’agit en premier lieu de la concrétisation du projet de démutualisation de la société gestionnaire du marché.
En juin dernier, il a en effet été procédé à la signature du nouveau cahier des charges qui lie l’Etat aux nouveaux actionnaires de la société gestionnaire, et de ce fait, à la finalisation de l’opération d’augmentation de capital par incorporation des réserves.
Les actionnaires constituant le nouveau tour de table ont également signé le pacte d’actionnaires ainsi que les nouveaux statuts.
Ces événements ont ainsi acté une réforme attendue depuis quelques années déjà et qui permet de doter le marché d’un gestionnaire suffisamment armé pour s'imposer comme un acteur principal pour le développement du marché. De même, le renforcement de la gouvernance de la Bourse de Casablanca permet de renforcer la confiance au sein d’un marché qui en a vraiment besoin.
Marsa Maroc: une IPO, une vraie !En attendant, il ne faut pas oublier que l’année 2016 a été également marquée par une nouvelle introduction, et pas des moindres. L’entrée en Bourse de Marsa Maroc est en effet importante à plus d’un titre. D’abord parce que cela faisait longtemps que le marché n’avait pas connu l’introduction d’une grande entreprise, qui plus est par privatisation. Au total, l’opération a porté sur 40% du capital de l’entreprise et un montant de près de 2 milliards de DH.
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Ensuite, parce que l’évolution de Marsa Maroc depuis son IPO du 19 juillet est un exemple d’introduction réussie, contrairement à d’autres sociétés qui ont osé passer le pas ces dernières années. Au 23 décembre dernier, le cours de Marsa Maroc affiche en effet une hausse de 84,62%.
Fusion LafargeHolcim: naissance d’un géant cotéLa concrétisation au Maroc de la fusion entre les géants mondiaux du ciment, Lafarge et Holcim, a également été une des opérations les plus suivies sur le marché, cette année. Le rapprochement entre les filiales marocaines de ces deux groupes a eu pour conséquence la création d’un géant coté en Bourse dont la capitalisation boursière dépasse les 58 milliards de DH. Sur le marché, seules Maroc Telecom et Attijariwafa bank font mieux.
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En prime, l’opération a été accompagnée par l’annonce de la distribution d’un dividende exceptionnel de 170 DH par action à prélever sur la prime de fusion. Au regard de l’augmentation importante du cours LafargeHolcim Maroc depuis cette date, on peut facilement déduire que la fusion et les conditions dans lesquelles elle a été réalisée ont séduit les investisseurs en Bourse.
