Le constat effectué par le premier président de la Cour des comptes est pour le moins alarmant, rapporte le quotidien Aujourd'hui le Maroc qui, dans sa livraison du 25 octobre, synthétise l'intervention de Driss Jettou au Parlement où il a présenté le rapport annuel de la juridiction financière au titre de l'année 2016-2017.
Il en ressort que le système des retraites civiles est en péril. Au cours de 2017, les indicateurs de ce régime de retraites ont continué à se dégrader, sachant que le nombre des actifs est passé à 2,12 pour chaque retraité contre 2,24 en 2016. Pis encore, au moment où le nombre des retraités passait à 358.000 en 2017, contre 337.000 en 2016, les contributions recouvrées en 2017 ont atteint 18,6 milliards de dirhams pour un total de retraites payées de 24,2 milliards de dirhams. Le résultat direct de cette situation est que le régime civil a enregistré un déficit technique de 5,6 milliards de dirhams l'an dernier, contre un déficit de 4,76 milliards en 2016.
Ainsi, le premier président a attiré l'attention du Parlement sur les risques élevés que présentent les indicateurs du déficit de la Caisse marocaine des retraites sur l'équilibre des finances publiques, en dépit de l'importance de la réforme entreprise par le gouvernement et entrée en vigueur en octobre 2016.
Le patron de la Cour des comptes considère, en outre, que toutes les prévisions actuariales indiquent que l'accroissement des engagements du système vis-à-vis des retraités, y compris de ceux qui en bénéficieront ultérieurement, restera plus élevé que celui de ses ressources, en raison d'une multitude de facteurs. Il a notamment cité le rythme de promotion dans la fonction publique, qui débouche sur le reclassement quasi-automatique d'une partie des fonctionnaires en cadres.