En matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, on le sait, le Maroc a d'importantes ambitions: il s'agit, en effet, de baisser de 42% les rejets de Gaz à effet de serre (GES) à l'horizon 2030. Hakima El Haite, la voix du Maroc et actuelle ministre de l'Environnement, a confirmé cet objectif ce mardi, à Marrakech.
Pour l'atteindre, l'Etat compte embarquer tous les secteurs d'activité dans ce projet, souligne l'Economiste dans son édition du 9 novembre. Encore faut-il que le privé puisse y trouver son compte.
“Il y a une double façon d'approcher les incitations: soit vous êtes dans la logique d'un coût du carbone direct, et on parle dans ce cas d'un prix carbone au niveau mondial, soit on est dans une logique implicite de mise en place d'un prix carbone. Et cela a déjà été fait au Maroc”, explique El Haite. “La levée des subventions sur les énergies fossiles et l'introduction de l'écotaxe sur le plastique, par exemple, sont dans cette logique”, poursuit-elle.
La CGEM a pourtant une position bien arrêtée sur cette question. “Nous sommes par principe contre toutes les taxes parafiscales”, a ainsi fait savoir Said Mouline, président de la Commission économie verte de la CGEM, pour qui il est aussi hors de question que l'écotaxe prélevée ne puisse pas servir à financer des filières de recyclage du même secteur. “Nous avons mis en place des coalitions d'acteurs dans le traitement et le recyclage des déchets. Il nous faudra des financements pour accompagner ces initiatives”.
Du côté de l'Etat, on penche pour l'idée du cercle vertueux. “L'idée est de réorienter tous les flux financiers qui sont issus de ce type de mesures vers des technologies bas carbone”, souligne la ministre. “Nous avons par exemple instauré une éco-contribution sur la batterie pour réinvestir dans la revalorisation de ce produit”.