Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib (BAM), a présenté samedi 30 juillet, jour de la Fête du trône, le rapport annuel de son insitution au titre de l’année 2020. Il a ainsi appelé à allier rôle économique et social de l’Etat à la nécessité de rassurer les investisseurs et booster l’initiative privée, rapporte le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans sa parution du lundi 1er août. Pour parvenir à résoudre cette équation, Abdellatif Jouahri a recensé une série de priorités à engager pour sortir du marasme dans lequel se trouve l’économie marocaine.
Jouahri a d’abord mis l’accent sur la réforme de l’éducation qu’il juge trop lente. La réforme se poursuit selon lui «sous forme d’actions qui, nonobstant leur pertinence, ne paraissent pas toujours facilement identifiables et son suivi ne se fait pas clairement à l’aune des objectifs et des délais qui y sont fixés ».
Le wali de Bank Al-Maghrib a ensuite déploré le manque de visibilité du chantier de la généralisation de la protection sociale et du flou relatif à son financement, au moment où «les équilibres financiers de certains régimes connaissent une détérioration rapide et inquiétante».
Abdellatif Jouahri s’est ensuite attaqué à l’épineuse question de l’élargissement de l’assiette fiscale. Celle-ci se fait difficilement et trop lentement, a-t-il estimé, ce qui coûte à l’Etat près de 2,5% du PIB annuel. Il est nécessaire selon «d'atténuer le problème de concentration de la pression fiscale sur un nombre réduit d’entreprises et de catégories de contribuables».
Jouahri a par la suite appelé à accélérer le chantier de la réforme du secteur public. «L’aboutissement de cette réforme (…) permettrait d’espérer un nouveau souffle pour le tissu productif marocain», a souligné le wali de Bank Al-Maghrib devant le souverain.
Enfin, Abdellatif Jouahri a déploré le retard dont souffre la lutte contre la corruption au Maroc. Les classements internationaux, dans lesquels le Maroc ne brille pas, «laissent même indiquer une certaine régression ces dernières années, ce qui appelle à une remise en question des approches adoptées jusqu’à présent et surtout une action plus forte et plus déterminée», a-t-il alerté.