Depuis quelques jours, une forte spéculation touche certains produits alimentaires, comme les viandes rouges, dont le prix aurait augmenté de 20 dirhams le kilo. Le constat en a été fait par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du vendredi 15 mars. Citée par le quotidien, l’Association des éleveurs ovins et caprins assure que les prix n’ont pas bougé. Idem pour l’Association nationale des producteurs de viandes rouges. Que se passe-t-il alors?
«Sur le marché de gros, les prix n’ont pas augmenté. Cette flambée n’est pas observée au niveau de la production, ce sont des spéculateurs qui manipulent le marché. De plus, le prix sur pied (prix de la bête avant l’abattage) se maintient au même niveau qu’avant le mois de Ramadan», souligne Mustapha El Khaouli, président de l’Association nationale des producteurs de viandes rouges.
Le prix de la carcasse (prix de gros), à Casablanca, est compris entre 72 et 75 dirhams le kilo pour la viande bovine. Pour la viande ovine, il varie de 102 à 105 dirhams le kilo. Côté disponibilité, le producteur se désole de la situation du marché, affirmant que la production locale est exposée à une rude concurrence des produits importés.
Les professionnels déplorent qu’aujourd’hui, certains producteurs achètent les bêtes chez les importateurs, puis les engraissent, alors qu’auparavant, les producteurs agissaient sur toute la chaîne de valeur. Pis encore, il y a beaucoup d’importations illicites qui nuisent à la qualité de la viande. Côté sanitaire, en revanche, il n’y a rien à dire. En gros, il suffit de subventionner les aliments pour que ce secteur se porte bien.
«Néanmoins, certaines sources parlent de fraudes commises sur le poids et l’âge des bêtes. Pour révéler au grand jour cette problématique qui impacte de plein fouet les producteurs locaux, l’Association professionnelle envisage de demander incessamment audience à la tutelle», lit-on.
Pour la viande ovine, ces importations compromettent également la qualité. C’est ce qui ressort de l’affaire sur les prix qui ne dépassent pas 50 dirhams le kilo. «Une aberration selon Abderrahmane Majdoubi, président de l’Association des éleveurs ovins et caprins, puisque le coût de revient élevé rend impossible la commercialisation du produit local à ce prix», ajoute Les Inspirations Eco.
Néanmoins, le professionnel indique que le prix de la viande ovine a légèrement reculé. Il affirme également que le programme d’importation n’est plus de mise car les prix ne sont pas compétitifs. Cela étant, de nombreuses entreprises espagnoles font des affaires au Maroc, durant cette période, si bien que le Maroc est le principal acheteur d’agneau espagnol en 2024.