Les autorités marocaines et espagnoles sont parvenues à un accord portant sur l’importation des œufs de consommation espagnols. Pour l’heure, rien n’a filtré ni sur les volumes à importer, ni sur les prix unitaires ou la valeur en devises de ces achats, rapporte le journal Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce lundi 30 mai, citant des sources espagnoles.
Cette importation depuis l'Espagne, une première du genre, survient dans un contexte de très faible production d’œufs au Maroc, suite à l’apparition, en début d’année, du virus de la grippe aviaire dans quelques élevages au Maroc.
D’après la directrice de l’organisation espagnole des producteurs d’œufs, citée par le journal, les négociations, en dépit de cet accord, se poursuivent entre les deux parties en vue de définir les prix et quantités des œufs à destination du Maroc.
Pour couvrir ses besoins pendant le mois de Ramadan, le Maroc a besoin de 4.000 tonnes d'oeufs. L’Espagne, qui compte parmi les trois grands producteurs d’œufs en Europe, voudrait écouler plus de quantités sur le marché marocain, tandis que les autorités marocaines tentent de négocier des prix au plus bas.
D’ailleurs, le gouvernement marocain a notifié aux importateurs, il y a une semaine, la baisse de la taxe douanière sur les importations d’œufs à 10% au lieu de 40% auparavant, durant une période d’un mois allant du 15 mai au 15 juin 2016.
Compte tenu de la courte durée de l’opération d’importations des 4.000 T d’œufs et du caractère périssable de cette denrée, le Maroc entend diversifier ses fournisseurs en s’approvisionnant au Portugal, voire auprès d’autres pays européens, pour s’assurer un bon prix mais aussi les meilleures conditions de salubrité et de conformité à la réglementation en vigueur.
Subsiste cette question que se pose Akhbar Al Yaoum: pourquoi le Maroc, qui était un exportateur d’œufs entre 2000 et 2011, est-il devenu importateur?
D’après quelques chiffres glanés sur le site «avicultura.info», le journal note que les exportations marocaines d’œufs de consommation ont atteint un pic de 2.800 T entre 2000 et 2011. Mais il n'y a pas de statistiques pour les cinq dernières, déplore-t-il. Le secteur avicole marocain, bien qu’ayant connu un développement quantitatif surprenant, demeure encore fragile et vulnérable.